Libye : L’aviation française a assuré 20% des missions de l’Otan la semaine passée

Le groupe de contact, qui réunit les pays prenant part aux opérations militaires en Libye dans le cadre de la résolution 1973 des Nations unies, a décidé, lors d’une réunion le 5 mai à Rome, la création d’un fonds spécial pour financer le Conseil national de transition (CNT) qui s’oppose au colonel Kadhafi.

Concrètement, il s’agit de mettre en place un « mécanisme de financement temporaire » afin de permettre aux rebelles de couvrir les frais de fonctionnement de l’administration, l’assistance humanitaire et la reconstruction. L’achat d’armements en est exclu. Pour cela, des sommes seront prélevés sur les avoirs gelés du colonel Kadhafi et de son entourage, lesquels sont évalués à 60 milliards de dollars.

Par ailleurs, le CNT, dont le chef Mahmoud Jibril, était présent à la réunion de Rome, a présenté une feuille de route selon laquelle il s’engage à organiser des élections locales dans les secteurs qu’il contrôle.

Quant à la situation militaire, deux évènements marquants ayant eu lieu ces derniers jours sont à relever. Ainsi, la ville portuaire de Misrata, contrôlé par la rébellion, a été attaquée à plusieurs reprises par les forces du colonel Kadhafi, qui cherchent à couper les voies d’approvisionnement (routes, aéroport et port). Des combats, parfois violents, ont été signalés à la frontière avec la Tunisie, plus précisément vers le poste de Dehiba. Des obus sont même tombés du côté tunisien.

Autre évènement important : la mort, à Tripoli, de Seïf al-Arab Mouammar Kadhafi, l’un des fils du guide libyen, lors d’une frappe aérienne. « Toutes les cibles de l’Otan sont de nature militaire et ont été clairement liées aux attaques systématiques du régime Kadhafi sur la population libyenne et les zones peuplées. Nous ne visons pas les individus » a déclaré le commandant en chef de l’opération Unified Protector, le général canadien Charles Bouchard.

Et en l’occurrence, c’est un centre de commandement situé à Bal al-Azizia qui a été visé. L’a-t-il été par un missile français? Mystère… Toujours est-il que, selon le compte-rendu hebdomadaire de l’Etat-major des armées (EMA) au sujet de l’opération Harmattan, « un site de commandement et de contrôle dans la région de Tripoli » fait partie des cibles détruites par l’aviation française.

Au total, cette dernière a effectué, du 28 avril au 5 mai, plus de 230 sorties aériennes, ce qui représente 20% des missions de l’Otan. Dans le détail, 62 missions de reconnaissance ont été réalisées par les Mirage F1 CR (pod Presto) et les Rafale air et marine doté du pod Reco NG. Les Mirage 2000-5, en coopération avec l’aviation qatarie, ont assuré 21 sorties de défense aérienne. Les E3F Awacs et les E2C Hawkeye ont pris l’air à 12 reprises et 27 missions de ravitaillement en vol ont été faites par les C-135 FR et les avions du porte-avions Charles de Gaulle gréés en ravitailleur.

Enfin, 30% des missions d’attaque au sol de l’Otan ont été effectuées par des Mirage 2000D, Mirage F1 CR, Rafale et Super Etendard, ce qui représente 110 sorties. Outre le centre de commandement déjà cité, un dépôt de munition à Syrte, deux bâtiments de stockage logistique à Tripoli et une quinzaine de véhicules blindés ont été détruits.

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