Pour Joe Biden, l’Otan n’a pas besoin des Etats-Unis pour ses opérations en Libye

La semaine passée, le Washington Post a publié un article pour le moins étonnant : il y était affirmé que l’Otan allait être en manque de munitions de précision pour ses opérations aériennes au-dessus de la Libye.

Information étonnante parce que rien que pour le cas de la France, les stocks de missiles Scalp, d’Armement Air-Sol Modulaire (AASM) et de bombes GBU sont censés être suffisants pour mener une opération comme celle en Libye pendant plusieurs mois, si ce n’est des années. Et si moins de frappes ont été effectuées à une certaine période, c’est parce que les consignes sont d’éviter à tout prix des dommages collatéraux.

Cela étant, les affirmations du Washington Post ont été démenties par les faits : les six pays (sur 28) de l’Otan qui délivrent de l’armement en Libye ont continué leurs raids ces derniers jours et prévoient même de les intensifier, du moins est-ce le cas de la France. En fait, si Paris et Londres ont récemment demandé une plus grande implication de leurs partenaires dans l’opération Unified Protector, ce davantage pour une raison de coûts que pour des stocks de munitions insuffisants.

Quoi qu’il en soit, sauf à déconsidérer les matériels européens (Rafale, Tornado et Eurofighter ne seraient pas aptes à tirer des munitions américaines, a affirmé le quotidien) et à se livrer à une sorte de « french bashing » (en l’occurrence, d’European bashing), le Washington Post aurait dû se montrer plus prudent…

Ce qui est certain, en revanche, c’est que Washington n’a pas l’intention de jouer les premiers rôles en Libye. Ainsi, le vice-président américain, Joe Biden, a affirmé lors d’un entretien accordé au Financial Times, le 19 avril, que l’Otan peut assurer les opérations même « si Dieu tout puissant extirpait les Etats-Unis de l’Otan et nous déposait sur la planète Mars de telle façaon qu’on ne puisse plus (y) participer ».

« Ce serait bizarre de dire que l’Otan et le reste du monde n’ont pas les ressources suffisantes pour s’occuper de la Libye. Ce n’est pas le cas » a ajouté Joe Biden. « Il arrive que d’autres pays manquent de volonté, mais ce n’est pas une question de ressources » a-t-il conclut.

Enfin, les missions de soutien effectuées par l’armée américaine restent toutefois indispensables à l’Otan. Depuis que cette organisation a pris le commandement des opérations et que les Etats-Unis ont décidé de ne réaliser des frappes que ponctuellement, les avions américains ont accompli 800 sorties aériennes, lesquelles concernent la guerre électronique, le transport et le ravitaillement en vol.

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