Des officiers américains sur le porte-avions Charles de Gaulle

Si Etats-Unis ne participent que ponctuellement aux raids aériens de l’Otan menés dans le cadre de l’opération Unified Protector, qui vise à faire respecter en Libye la résolution 1973 des Nations unies, il n’en reste pas moins que des militaires américains sont toujours en première ligne.

En effet, quatre marins de l’US Navy servent actuellement à bord du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, qui envoie ses avions au-dessus du territoire libyen depuis le 22 mars.

Ces quatre officiers participent à un programme d’échange de personnel entre l’US Navy et la Marine nationale. Habitué à piloter un F/A-18 Hornet, le lieutenant Patrick Salmon évolue ainsi sous les cocardes françaises depuis maintenant plus de deux ans. Un autre officier améficain, Kyle A. Caldwell, s’occupe quant à lui des catapultes du pont d’envol, tandis que le lieutenant Philip Hoblet est aux commandes du « Pedro », l’hélicoptère Dauphin de la 35F chargé de récupérer éventuellement un pilote contraint de s’éjecter en mer. Enfin, le « commander » (équivalent de capitaine de corvette) Matthew Hogan fait partie des officiers de l’état-major du contre-amiral Philippe Coindreau, qui commande le dispositif naval français (TF 473) de l’opération Harmattan.

Ces quatre officiers américains ont d’abord suivi des cours de langue française au Defense Languages Institute de Monterey, en Californie. Mais cette formation ne leur donne pas toutes les clés pour comprendre les expressions familières dont le militaire français est friand. Comme l’un d’eux l’a confié à l’Associated Press, ils continuent leur apprentissage linguistique en dehors de leur travail.

Quoi qu’il en soit, le rythme à bord du Charles de Gaulle n’est pas du tout le même que celui qu’ils connaissent sur les porte-avions de l’US Navy, lesquels peuvent lancer près de 160 avions par jour, contre seulement 35 à 40 pour le bâtiment français.

Autre différence : un porte-avions américain peut catapulter et recevoir des avions en même temps, ce qui n’est pas le cas pour le Charles de Gaulle, aux dimensions trop modestes pour cela.

Pour le reste, les procédures entre les deux marines ont en commun des procédures standardisées. Les exercices conjoints sont relativement fréquents, comme par exemple lors de mission Agapanthe 2010, avec le groupe du porte-avions USS Abraham Lincoln (exercice Photex), ou encore comme en juillet 2010, où un Rafale a pu changer de moteur sur l’USS Truman. A cela s’ajoute le fait qu’une partie de la formation des pilotes de l’aéronavale française se passe aux Etats-Unis. Et il est d’ailleurs même question que tout le cursus se fasse, à l’avenir, outre-Atlantique.

Cela étant, ces officiers américains ne sont les seuls à être impliqués dans l’opération Harmattan. Le porte-avions Charles de Gaulle – encore – accueille à son bord le lieutenant de vaisseau Mike P. tandis que l’escadron de chasse 3/3 Ardennes compte dans ses rangs le capitaine Ian A, navigateur sur Mirage 2000D.

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