Des patrouilles de gendarmerie franco-ivoiriennes à Abidjan

Pour le président Sarkozy, la France a « fait son devoir pour la démocratie et pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire », après l’intervention, à la demande des Nations unies, des militaires français de la Force Licorne pour neutraliser les armes lourdes détenues par les partisans de Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant qui refusait jusqu’à son arrestation de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, victorieux de l’élection présidentielle de novembre 2010.

Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, est revenu, devant les députés, sur les conditions de l’arrestation de Laurent Gbagbo par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, le 11 avril. « Nous ne sommes pas allés au-delà du mandat, nous sommes intervenus dans le cadre du mandat et sur des demandes express » du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a-t-il de nouveau rappelé. Et de répéter, encore une fois, qu’il « n’y avait pas un soldat français » dans « résidence présidentielle où la reddition de Laurent Gbagbo a été reçue ».

Bien que des images de cette arrestation ont été diffusées, la polémique sur le rôle de la Force Licorne persiste, notamment du côté de l’opposition. « Nous ne sommes pas un pays isolé de va-t-en guerre qui décrète le bien et mal. Nous sommes un partenaire des Nations unies » a expliqué Gérard Longuet.

Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, s’est dit « très choqué » des accusations portées contre les troupês françaises. « On devrait la remercier, on devrait être fier d’elle » a-t-il déclaré, ce 13 avril, sur LCI. « La France a répondu à une décision de l’ONU, est allée là-bas avec d’autres pays qui sont engagés, pour faire respecter le droit, le résultat des élections, et protéger la vie de civils, de ressortissants ivoiriens » a-t-il affirmé. « En aucune façon, la France n’est sortie du mandat confié, c’est à dire être la force qui pouvait détruire les armes lourdes que Gbagbo faisait donner contre les civils » a-t-il ajouté.

Maintenant, il reste à voir l’avenir de la Force Licorne. Le ministre de la Défense a assuré que sa vocation « n’est pas d’assurer la sécurité ni à Abidjan, ni en Côte d’Ivoire » et que son sort dépendrait des décisions concernant la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire, dont le mandat doit être en théorie renouvelé en juin prochain.

Quoi qu’il en soit, le format de la Force Licorne va retrouver le niveau qui était le sien avant les troubles, à savoir environ 980 hommes. En attendant, le ministre a indiqué que « des patrouilles de gendarmerie ivoiriennes et françaises vont circuler dans Abidjan pour montrer qu’il y a un état de droit qui se met en place ».

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