L’armée néerlandaise soumise à une diète sévère

Le gouvernement néerlandais a rendu ses arbitrages, le 8 avril dernier, au sujet des coupes qui vont affecter le budget de ses forces armées. Comme annoncé, ces dernières vont voir leurs ressources fondre de 1 milliard d’euros, ce qui les portera à 7,5 milliards d’euros d’ici à 2014. Cette politique s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les déficits, ce qui implique une réduction de la dépense publique.

Ainsi, sur les 69.000 postes du ministère néerlandais de la Défense, 12.000 vont disparaître au cours des trois prochaines années, dont 1.000 emplois civils. La moitié sera le fait de licenciements. Cela aura impact sur les états-majors puisque leurs effectifs vont baisser de 30%. La participation batave à la structure de commandement de l’Otan sera également affectée. Du coup, le nombre d’officiers généraux passera de 119 à 80.

Cette déflation des effectifs est synonyme de disparition d’unités. Même s’il a été question, à un moment, de les retirer du service, les 4 sous-marins de la classe Walrus de la marine néerlandaise sont, a priori, maintenus. En revanche, 4 chasseurs de mine et un navire ravitailleur seront désarmés.

Quant aux forces terrestres néerlandaises, qui se sont particulièrmeent illustrées en Uruzgan (Afghanistan), avant leur retrait en août 2010, elles vont perdre 3.500 hommes et 60 chars Leopard, alors que les Pays-Bas en avait commandé jusqu’à 445 exemplaires, pour une part revendus à des pays étrangers, dont le Canada.

Par ailleurs, les coupes budgétaires vont laminer la flotte d’hélicoptères Cougar : seulement trois sur 17 resteront en service. Les autres seront revendus. Un escadron de F-16AM/BM Block 30, soit 19 appareils, est appelé à disparaître. Il n’en restera plus que 68 en service, alors que la Koninklijke Luchtmacht avait du mal à maintenir l’ensemble de la flotte en état de vol. Un avion de transport DC-10 va également disparaître de la liste, de même qu’une batterie de missiles Patriot.

Malgré ces coups de sabre dans le budget des forces néerlandaises, le Premier ministre Mark Rutte, a assuré que les Pays-Bas garderont la capacité à participer à des missions extérieures, dans le cadre de coalitions, mais à conditions toutefois qu’elles ne s’inscrivent pas dans la durée.

Dans le même temps, un effort sera poursuivi en matière de cyberdéfense et de lutte contre les engins explosifs improvisés. Et l’achat du second F-35 d’essais a été maintenu. A noter que le Government Accountability Office (GAO), qui veille sur les dépenses publiques américaines, a de nouveau relevé son estimation sur le prix du Joint Strike Fighter, la portant à 115,4 millions de dollars, soit plus de 57% par rapport à ce qui avait été initialement prévu en 2001.

A cela s’ajoute le scepticisme du GAO, qui, dans un autre rapport publié la semaine passée, a indiqué que Lockheed-Martin, le constructeur du F-35, pourrait apporter 10.000 modifications à l’appareil d’ici 2016 et souligné que rien ne garantit, jusqu’à présent, que cet avion puisse réaliser ce qu’il est censé faire.

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