Côte d’Ivoire : Regroupement « sans délai » des ressortissants français d’Abidjan

A l’issue d’une réunion, tenue le 3 avril à l’Elysée, avec le ministre de la Défense, Gérard Longuet, le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, le ministre de la Coopération, Henri de Raincourt et les chefs de cabinet du Premier ministre et du patron du Quai d’Orsay, le président Sarkozy a décidé « le regroupement sans délai de tous les ressortissants français d’Abidjan afin d’assurer leur protection ».

Cette mesure est le prélude à une éventuelle évacuation des expatriés français présents en Côte d’Ivoire. Invité du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, le ministre de la Défense a indiqué que cette question du rapatriement sera « réglée dans les heures qui viennent ». « Il appartiendra au ministre des Affaires étrangères de le dire » a-t-il ajouté.

La télévision d’Etat ivoirienne, toujours contrôlée par les partisans du président sortant, Laurent Gbabo, battu à l’élection présidentielle de novembre dernier par Alassane Ouattara, a diffusé des messages hostiles à la France, du style « le génocide rwandais se prépare en Côte d’Ivoire par les hommes de Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons massivement et occupons les rues ».

Au soir du 3 avril, 167 étrangers, dont des Français et des Libanais, ont quitté Abidjan par avion pour rejoindre Dakar, après avoir trouvé refuge au camp de Port-Bouët où tient garnison la force française Licorne, forte de 1.400 militaires après avoir reçu le renfort de deux compagnies de légionnaires venues du Gabon.

Le regroupement des ressortissants français s’appuie sur des plans de sécurité établis par le Quai d’Orsay, en collaboration avec le ministère de la Défense. Les autorités consulaires contactent des correspondants parmi la communauté françaises, lesquels sont chargés de prévenir leurs compatriotes. Par la suite, ces derniers rejoignent des points de rassemblement prévus à l’avance (lycée français, hôtel, etc…) et où sont mis en réserve des vivres.

Si la situation exige une évacuation, les militaires de la Force Licorne pourront ainsi rejoindre ces points de regroupement afin de protéger et de prendre en charge les civils pour ensuite les emmener à Port-Bouët, proche de l’aéroport d’Abidjan, passé sous contrôle français depuis le 3 avril.

Enfin, la veille, un soldat du 16ème Bataillon de Chasseurs de Bitche a été légèrement blessé par des tirs de partisans de Laurent Gbagbo. Plus tôt dans la semaine, deux gendarmes français avaient été pris pour cible par les forces spéciales restées fidèles au président ivoirien sortant.

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