Deux gendarmes français blessés en Côte d’Ivoire

Après plusieurs mois de tensions en Côte d’Ivoire, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 30 mars, et à l’unanimité, la résolution 1975 présentée par la France et le Nigéria, laquelle exige le départ immédiat du pouvoir de Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant, battu lors de la dernière élection présidentielle par Alassane Ouattara, dont la victoire a été reconnue par la communauté internationale.

Le texte prévoit également des sanctions à l’égard de cinq responsables ivoiriens, dont Laurent Gbagbo et son épouse, Simone. Il s’agit de geler de leurs avoirs et de leur interdire de voyager. Le Conseil de sécurité a aussi apporter son « plein appui » aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui peut utiliser « tous les moyens nécessaires » pour protéger les civils et à empêcher les tirs d’armes lourdes.

Pour le Conseil de sécurité, « les attaques actuellement menées en Côte d’Ivoire contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l’humanité » et « leurs auteurs doivent être tenus responsables en vertu du droit et des institutions internationaux, y compris la Cour pénale internationale ».

Peu avant l’adoption de cette résolution, un convoi diplomatique français a été pris pour cible par des membres des forces spéciales fidèles à Laurent Gbagbo. La voiture d’escorte de deux gendarmes en fonction à l’ambassade de France a ainsi reçu une rafale d’armes automatiques. Les deux militaires, partis en éclaireur, ont été légèrement blessés, selon le Quai d’Orsay.

La veille, la voiture d’un diplomate français avait été caillassée par des partisans de Laurent Gbagbo dans un quartier d’Abidjan.

« Ces agissements, venant après d’autres voies de fait contre d’autres ambassadeurs, sont inadmissibles. Ils traduisent un fois de plus le fait que Laurent Gbagbo ne respecte plus rien, qu’il poursuit sa politique de violence aveugle et qu’il n’hésite pas à attenter aux vies humaines, ivoiriennes ou étrangères » a fait valoir Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Sur le terrain, les anciens rebelles, favorables à Alassane Ouattara et désormais réunis au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont lancé, depuis lundi, une offensive contre les positions tenues par les troupes restées loyales à Laurent Gbagbo.

Ainsi, circulant à bord de 4×4, les FRCI ont revendiqué la prise dle contrôle de la ville stratégique de Duékoué, qui ouvre la route du cacao, ainsi que de celle de Daloa, située en pays Bété, la région natale de Laurent Gbagbo et d’Abengourou.

Le 30 mars, les FRCI ont continué leur pogression, en s’emparant de Yamoussokro, la capitale administrative du pays, sans avoir rencontré de résistance. Et dans la soirée, elles sont entrées à San Pedro, qui est le premier port d’exportation du cacao au niveau mondial. Le camp d’Alassane Ouattara a lancé deux ultimatums.

L’un, adressé à Laurent Gbagbo, lui demande une nouvelle fois de quitter le pouvoir. « Sinon, ce sera la marche sur Abidjan et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui » a affimé Guillaume Soro, le Premier ministre du président élu. L’autre concerne les exportateurs de cacao. Ceux qui « paieraient des taxes aux autorittés illégitimes incarnées par Laurent Gbagbo ou qui collaborerait d’une façon ou d’une autre avec elles » verront leur « agrément retirer », seront interdits de « toute activité sur le territoire national » et feront « l’objet de poursuites auprès des juridictions nationales et internationales ».

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