La marine libyenne se tient presque à carreau

Dès le début de l’opération Aube de l’Odysée visant à faire respecter la résolution 1973 votée par le Conseil des Nations unies, le colonel Kadhafi avait menacé d’attaquer « tout objectif civil ou militaire » en mer Méditerranée.

Pour le moment, force est de constater que la bataille promise par le « guide de la Révolution libyenne » n’a pas encore eu lieu. Son aviation étant clouée au sol, il reviendrait donc à la marine libyenne de mettre à exécution les menaces proférées par le colonel Kadhafi.

Comparée à la force navale de l’Otan, déployée dans le cadre de l’opération Unified Protector, en charge de faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, la marine du colonel Kadhafi ne fait évidemment pas le poids.

Ayant mis en oeuvre, par le passé, différents types de bâtiments, allant de la frégate « Koni » aux corvettes Natya et Nanuchka II en passant par des bâtiments armés de missiles « Osa II », des bateaux de patrouille maritime ou encore des sous-marins classique « Foxtrot » de conception soviétique, la marine libyenne a souffert de l’embargo imposé au régime du colonel Kadhafi et l’on ne connaît pas avec exactitude ses capacités actuelles, si ce n’est qu’elle semble davantage taillée pour lutter contre l’immgration clandestine vers l’Italie avec les vedettes rapides de ses garde-côtes.

Et, depuis le début des frappes, on ignore si les bases navales libyennes ont été concernées par les opérations de la coalition. L’on sait seulement que celle située près de Tripoli a été la cible d’un raid. Pour le reste, les états-majors alliés restent discrets sur la nature des objectifs traités. Quant aux sous-marins de la classe Foxtrot, qui pourraient représenter la menace la plus forte, différentes études estiment leur nombre de 1 à 2 sur les 6 acquis par Tripoli. Et encore, il n’est pas certain qu’ils puissent prendre la mer.

Cela étant, une vedette rapide de type Vittoria, de conception italienne, et deux autres embarcations ont tiré sur des navires de commerce au mouillage dans le port de Misrata, le 29 mars. La réplique n’a pas tardé : les trois bateaux ont été coulés par l’aviation américaine.

D’après les confidences faites à l’Express par le contre-amiral Philippe Coindreau, l’adjoint du commandant de la force aéromaritime de réaction rapide (FRMARFOR), les vedettes garde-côtes libyennes ont été pour l’instant préservée « dans une perspective d’avenir » étant donné qu’il « est possible que ces bateaux servent au contrôle de l’immigration ».

Cependant, des bateaux lance-missiles ou des vedettes rapides chargées d’explosifs pourraient potentiellement servir au colonel Kadhafi pour lancer une « baroud d’honneur » contre les navires de la coalition. « Toutes les mesures ont été prises pour s’affranchir de leurs menaces » a toutefois fait savoir le vice-amiral Coindreau.

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