Libye : Des A-10 et des AC-130 contre les forces de Kadhafi

La résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies vise avant tout à protéger les civils libyens d’exactions potentielles, ce qui passe par l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye, mais aussi par des frappes visant des matériels appartenant aux forces restées loyales au colonel Kadhafi.

D’une manière générale, le texte de l’ONU offre une grande latitude aux forces engagées par la coalition internationale qui s’est constituée pour le faire respecter. En effet, « toutes les mesures nécessaires » peuvent être prises, à l’exception d’une occupation de la Libye.

Pour autant, il n’est pas fait mention d’une quelconque aide à apporter aux insurgés pour renverser le régime du colonel Kadhafi, même s’il n’est pas interdit à ces derniers de profiter des frappes réalisées par les avions de la coalition. Et pourtant, le Pentagone a admis avoir mis en oeuvre des avions A-10 Warthog et AC-130 « Spooky » Gunship au cours du week-end dernier.

Ces deux appareils sont spécialisés dans l’attaque au sol et l’appui aérien. Surnommé le tueur de chars, l’A-10 Warthog est notamment équipé d’un canon GAU-8/A Avenger de 30 mm, pouvant tirer des munitions perforante, explosive et incendiaire à raison de 3.900 coups par minutes. Quant au AC-130 « Spooky », sa puissance de feu est impressionnante, avec ses canons GAU-12 25 mm Equaliser, L60 Bofors de 40 mm et M102 de 105 mm.

Pourquoi ces appareils ont-ils été engagés par l’US Air Force? Le Pentagone n’a pas souhaité communiquer sur la nature des missions et des cibles qui ont été traitées par ces avions, qui ont été conçus avant tout pour attaquer des troupes au sol et non pour bombarder des centres de commandement, des sites de défense aérienne ou des dépôts de munitions.

« Nous ne sommes pas en soutien direct de l’opposition, cela ne fait pas partie de notre mandat et nous ne nous coordonnons pas avec l’opposition » a affirmé le vice-amiral Bill Gortney au cours d’une conférence de presse. Toutefois, il a reconnu que les insurgés « bénéficient des actions » menées, tout en précisant que la coalition manque de renseignements à leur sujet.

Par ailleurs, et si l’on en croit un ancien militaire néerlandais qui intercepte les communications radio de la coalition, des bombardier B1 Lancer de la base d’Ellsworth auraient mené des missions en Libye.

Depuis le début des opérations, le 19 mars, les avions de la coalition ont réalisé 1.602 sorties au-dessus du territoire libyen. Près de 60% d’entre elles ont été effectués par des appareils américains. Au moins 735 frappes ont été faites, dont 107 sur les 178 missions planifiées au cours des dernières 24 heures.

Le ravitaillement en vol est assuré essentiellement par l’US Air Force (80% des missions de ce type). Enfin, l’aviation américaine est pour l’instant la seule à mener des opérations de guerre électronique (brouillage des radars et des télécommunications).

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