Israël déploie enfin le système Iron Dome

Plusieurs fois annoncé et reporté, le déploiement par Israël du système anti-roquettes Iron Dome (ou Kipat Barzel) devait être effectif le 27 mars dans la région frontalière avec la bande de Gaza.

Développé par Rafael, l’Iron Dome fonctionne avec un radar conçu par Elta, ce qui lui permet de discriminer les cibles et d’intervenir seulement si des projectiles sont susceptibles de tomber sur des zones peuplées. Chaque batterie de ce système se compose d’un logiciel de contrôle de tir et de trois lanceurs, chacun dotés de 20 missiles d’interception.

Ce programme avait été jugé prioritaire par le gouvernement israélien. En effet, depuis septembre 2000, ce sont plus de 4.000 roquettes « Qassam » qui ont été tirées depuis la bande de Gaza sur les villes israéliennes de Sderot, d’Ashkelon Beersheba ou encore Ashdod. Et l’Etat hébreu doit également faire face à la menace que fait peser l’arsenal du Hezbollah libanais. Au cours de la guerre contre cette milice au cours de l’été 2006, 4.000 projectiles s’étaient abattus sur le nord d’Israël.

Récemment encore, plusieurs roquettes ont été tirées par le Hamas palestinien sur des cibles israéliennes. Et comme à chaque fois, ce genre d’action entraîne une riposte, avec des raids aériens sur la bande de Gaza.

Cependant, ce système n’est pas une garantie absolue de sécurité pour les populations israéliennes exposées. L’Iron Dome peut intercepter des roquettes et des obus de mortier sur une distance comprise entre 4 et 70 km. En deçà, ce sera beaucoup plus compliqué.

Par ailleurs, et compte tenu du coût de ce système, Tsahal ne dispose seulement que de deux batteries alors qu’il en faudrait au moins 6 fois plus pour protéger les territoires exposés à la fois au nord et au sud d’Israël. Le projet aurait dû bénéficier d’une aide américaine de plus de 200 millions de dollars afin de disposer de deux batteries supplémentaires. Or, cette dernière tarde à venir.

Conséquence : seulement deux localités pourront être protégées par l’Iron Dome, ce qui laisse supposer que les autres seront encore plus exposées que par le passé. En outre, les militaires israéliens auraient souhaité que ce système serve à protéger avant tout les bases aériennes et les lieux stratégiques.

Plus globalement, l’Iron Dome doit faire partie d’une défense antimissile plus vaste. En effet, Israël développe le système Hetz (ou Arrow2), qui, couplé à un radar tridimensionnel à balayage électronique, doit permettre l’interception de missiles balistiques. Un autre projet, appelé « fronde de David », ou encore « Baguette Magique », vise à détruire en vol des projectiles dont le rayon d’action est de 70 à 250 km.

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