Libye : L’Otan va prendre les rênes des opérations militaires

Il aura fallu près d’une semaine pour trouver un accord portant sur le commandement des opérations militaires en cours en Libye afin de faire respecter la résolution 1973 du Conseil des Nations unies.

Au départ, la France y était opposée, en estimant, par la voix d’Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, que l’Otan « n’était pas adaptée » pour « arrêter la répression meurtrière du colonel Kadhafi ». Pour Paris, l’implication de l’Alliance atlantique aurait été, en outre, un mauvais signal envoyé au monde musulman.

La Turquie s’était aussi montrée réticente, mais pour d’autres raisons. « Nous évaluons notre contribution (ndlr, à l’Otan). Notre position de principe est que nous ne chercherons jamais à pointer un fusil sur une nation amie dans un contexte de combat » avait affirmé le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, le 21 mars.

Un premier pas a été franchi le 22 mars au soir, à l’issue d’un entretien téléphonique entre Barack Obama et Nicolas Sarkozy. La France semblait accepter un « rôle clé » dévolu à l’Otan dans la direction des opérations militaires, dont le pilotage politique serait assuré par un comité réunissant les pays de la coalition. Une première réunion est programmée à Londres mardi prochain.

Et la Turquie a finalement levé son opposition, à la condition que l’Otan « n’outrepasse pas le cadre préconisé par la résolution de l’ONU, qu’elle soit destinée à imposer un embargo sur les armes ou à assurer une assistance humanitaire aux Libyens ».

Le commandement de l’Otan devrait être effectif après la réunion de Londres. Ainsi, l’organisation prendra en charge la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye ainsi que l’embargo maritime sur les armes (opération Unified Protector).

Par ailleurs, la coalition internationale sera renforcée par l’arrivée dans la zone des opérations de 12 avions de combats (6 F16 et 6 Mirage 2000-9) venus des Emirats arabes unis.

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