L’aviation de Kadhafi a été anéantie

Au 5ème jour des opérations visant à faire respecter la résolution 1973 des Nations unies en Libye, l’armée de l’Air a déployé des Mirage 2000D et des Rafale, qui ont décollé des bases de Solenzara et de Saint-Dizier. Ces appareils ont mené des missions d’appui au sol et de reconnaissance. Selon l’Etat-major des armées, « ils n’ont réalisé auncun engagement contre les forces de Kadhafi ». Trois avions ravitailleurs C135FR et un E3F AWACS ont également été mobilisés.

Pour la Marine nationale, deux Rafale du porte-avions Charles de Gaulle ont effectué des missions de reconnaissance au-dessus de la Libye. Pour cela, ils ont été accompagnés par des Rafale « nounou » qui ont fait office de ravitailleurs. Deux Super Etendard ont également été sollicités pour le contrôle de l’espace aéromaritime. Ces vols ont été soutenus par un E2C-Hawkeye.

Concernant le nombre de frappes réalisées par l’aviation française, il règne un flou certain. Lors des derniers presse de l’Hôtel de Brienne, le chiffre de 5 véhicules détruits a été avancé. Or, dans un entretien accordé au Figaro, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a parlé d’une « dizaine de véhicules blindés » détruits « en trois jours », côté français.

Quant à la situation générale, le général britannique Greg Bagwell, en visite sur la base de Gioia del Colle (Italie), où sont déployés les appareils de la Royal Air Force de l’opération Aube de l’Odyssée, a indiqué que les frappes réalisées jusqu’à présent ont « détruit la majorité des forces aériennes » du colonel Kadhafi.

« Nous exerçons une pression constante et implacable sur les forces armées libyennes. En réalité, leurs forces aériennes n’existent plus comme force de combat » a-t-il déclaré. « Le système de défense aérien intégré et les réseaux de commandement et de contrôle (…) sont tellement endommagés » que les avions de la coalition peuvent « opérer au-dessus de l’espace aérien libyen sans être inquiétés ».

Pour autant, les opérations sont loin d’être terminées. Sur le terrain, les forces du colonel Kadhafi poursuivent leurs attaques sur les villes d’Ajdabiya, Misrata, Zawiyah, Zenten et Yefren, à coups de roquettes, de missiles Grad et avec des snipers.

Aussi, toujours dans le cadre de la résolution 1973 qui donne mandat de protéger les populations civiles, la coalition « met la pression » sur les forces loyalistes, comme l’a souligné le contre-amiral américain Gerard Hueber. Les frappes aériennes se concentrent sur les centres de commandement, les lignes d’approvisionnement et les chars des troupes du colonel Kadhafi.

C’est ainsi qu’un dépôt de munition près de Misrata a été détruit par deux CF-18 canadiens, avec quatre bombe de 227 kg guidées par laser pendant que les F16 danois ont effectué leurs premières missions de bombardement au-dessus de la Libye.

Pour le ministre français de la Défense, les opérations de la coalition ne sont pas sans conséquences sur le moral des troupes loyalistes. « Les soldats libyens sont en train de se rendre compte, on le sait au travers des écoutes, que le combat de Kadhafi n’a pas d’issue. C’est un facteur psychologique extrêmement important. On sent que ça vacille chez eux » a expliqué Gérard Longuet, ce 24 mars, à l’antenne d’Europe1. « La seule difficulté technique que nous rencontroons, c’est lorsque les combattants sont mêlés. Il est évident que le risque de dommage collatéral est tellement élevé que nous ne pouvons pas intervenir » a-t-il ajouté.

Enfin, quant à savoir combien de temps l’opération Aube de l’Odyssée va durer, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a affirmé au micro de RTL que « la destruction des capacités militaires de Kadhafi, ça peut compter en jours, en semaines, certainement pas en mois ».

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