Afghanistan : Près de 5.000 taliban auraient abandonné le combat

En février dernier, le général britannique Phil Jones, qui s’occupe auprès de la Force internationale d’asssitance à la sécurité (ISAF) de la réintégration des insurgés, annonçait que 900 rebelles avaient rendu les armes pour suivre le programme de réhabilitation du gouvernement afghan, qui prévoit notamment de leur donner un emploi.

Plus d’un mois plus tard, le commandant de l’ISAF (COMISAF), le général américain David Petraeus, a indiqué, devant les auditeurs du Royal United Service Institute (RUSI) de Londres, que « quelque 700 individus, anciens taliban, sont officiellement passés par toutes les étapes du processus de réintégration dans la société ».

La différence entre les statistiques données par les deux officiers s’explique sans doute par le fait que l’insurrection afghane est à la fois composée de combattant du mouvement taleb dirigé depuis le Pakistan par le mollah Omar et de différents groupes, comme le réseau Haqqani ou encore le Hezb-e-Islami de Gulbuddin Hekmatyar.

Quoi qu’il en soit, le général Petraeus a aussi fait savoir que 2.000 autres « en sont à différents stades du processus » et que « 2.000 supplémentaires sont rentrés chez eux et ont déposé les armes ». Cela dit, rien ne dit que ceux qui ont retrouvé leur foyer ne soient pas tentés de reprendre le combat ultérieurement.

Par ailleurs, le mouvement taleb a exigé, « jusqu’à nouvel ordre », la coupure des réseaux de téléphonie mobile de quatre opérateurs dans la province du Helmand, au sud de l’Afghanistan. Ce qui a été fait étant donné que les entreprises concernées ont voulu éviter de voir leurs installations endommagées, voire détruites par les taliban.

Cela dit, d’après un cadre de la compagnie téléphonique MTM, qui s’est confié à l’AFP, les opérateurs se plient régulièrement aux injonctions des insurgés, en coupant leurs réseaux pendant la nuit, quand les troupes de l’ISAF mènent leurs opérations.

Que les menaces des taliban soient suivies d’effet a de quoi laisser dubitatif quand l’on sait que la responsabilité de la sécurité de Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand, doit être transférée d’ici l’été prochain aux forces afghanes.

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