Les capacités anti-aériennes libyennes « fortement » entamées

Après deux jours d’opérations en Libye, menées principalement par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, les capacités de défense aérienne du régime du colonel Kadhafi ont été « fortement endommagées », selon le vice-amiral américain Bill Gorney. Ainsi, l’instauration « effective » d’une zone d’exclusion aérienne, autorisée par la résolution 1973 du Conseil des Nations unies, est désormais possible.

Les sites libyens de défense aérienne ont particulièrement été visés par le tir d’une centaine de missiles de croisière Tomahawk par des bâtiments de l’US Navy positionnés en Méditerranée, ainsi que par les raids de Tornado GR4 de la Royal Air Force.

Selon le Pentagone, les émissions radars des centres de la défense aérienne libyenne visés « ont cessé » et la menace posé par les missiles sol-air SA-5 à longue portée a été « fortement réduite ». Certains restent cependant opérationnels, notamment dans la région de Tripoli et de Syrte.

Pour autant, le danger n’a pas été totalement éliminé puisque les forces restées fidèles au colonel Kadhafi disposent de moyens mobiles de défense aérienne, ainsi que des lance-missiles portables SA-7.

Pour neutraliser les premiers systèmes, les avions de guerre électronique sont mis à contribution pour repérer leurs signaux radars afin de les détruire. Quant aux SA-7, les aviateurs de la coalition mettent en oeuvre leurs contre-mesures électroniques pour brouiller le guidage des missiles ou procèdent à des manoeuvres d’évitement.

Quant aux missions effectuées dans la région de Benghazi, fief de l’insurrection, elles ont permis de desserrer l’étau des forces loyalistes, alors que ces dernières avaient commencé leur assaut le 19 mars au matin. Selon le Pentagone, des frappes réalisées le lendemain par des chasseurs-bombardiers américains, ainsi que par des avions français et britanniques, ont détruits un certain nombre de blindés des forces loyalistes, causant la mort d’une centaine de soldats libyens. Pour rappel, à Paris, lors du point de presse quotidien, le ministère de la Défense avait indiqué que les Rafale et les Mirage 2000D impliqués dans les opérations du jour n’avaient pas utilisé leurs munitions.

Toujours pour la journée du 20 mars, l’objectif du raid des trois bombardiers furtifs B2 Spirit, partis de leur base de Whiteman, dans le Missouri, a été de détruire les installations militaires de l’aéroport de Ghardabiyah, près de Misrata.

Au cours de la nuit, un bâtiment administratif situé à, l’intérieur du complexe résidentiel du colonal Kadhafi a été détruit par un missile. « Dans le cadre de la résolution 1973, nous continuons de viser les cibles qui posent une menace directe pour le peuple libyen et qui gênent la mise en place de la zone d’exclusion aérienne » s’est borné à expliquer le vice-amiral Gortney. Par ailleurs, un sous-marin d’attaque britannique de la classe Trafalgar, a lancé des missiles Tomahawk sur une cible dont la nature n’a pas été précisée.

Enfin, les opérations aériennes ont repris ce 21 mars, à l’aube. Elles ont visés des sites de défense aérienne à Tripoli, Misrata et Syrte, ainsi que des véhicules appartenant aux forces du colonel Kadhafi. D’après les déclarations du chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Mike Mullen, les prochaines frappes devraient viser la logistique libyenne, c’est à dire les lignes de ravitaillement des troupes loyalistes.

Parallèlement à ces frappes, des opéations de guerre psychologique sont également menées. Elles consistent à larguer des tracts à destination de la population libyenne, via des C-130J Hercules.

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