Le porte-avions Charles de Gaulle met le cap sur les côtes libyennes

Un mois après avoir retrouvé la France à l’issue de la mission Agapanthe, qui l’avait conduit dans l’océan Indien et à participer aux opérations aériennes au-dessus de l’Afghanistan, le porte-avions nucléaires Charles de Gaulle a appareillé de Toulon, ce 20 mars à 13 heures, pour renforcer les moyens français mobilisés pour la mission « Aube de l’Odyssée ».

Le fleuron de la Marine nationale sera dans la zone des opérations d’ici 36 à 18 heures, le temps de récupérer son groupe aérien, composé par 8 Rafale de la 12F, 6 Super Etendard Modernisé de la 17F et 2 Hawkeye de la 4F. Des hélicoptères Dauphin de la 35F seront également embarqués, de même que 2 Caracal et 1 Puma de l’escadron 1/67 Pyrénées de l’armée de l’Air. Ces appareils interviendront, le cas échéant, pour récupérer des pilotes éventuellement abattus.

La présence du groupe aéronaval au large des côtes libyennes, qui rassemble, autour du Charles de Gaulle, les frégates Aconit et Dupleix ainsi que le pétrolier-ravitailleur Meuse, permettre de réduire le temps d’intervention des appareils français à 10 minutes.

Pour rappel, la Marine nationale a déjà engagé dans l’opération Aube de l’Odyssée (Harmattan, pour l’état-major des armées) les frégates de défense aérienne et anti-aérienne Forbin et Jean Bart.

Par ailleurs, la base aérienne de Solenzara, située en Corse, monte progressivement en puissance. Elle accueille notamment les Mirage 2000D à leur retrour de mission au-dessus de la Libye. En outre, l’armée de l’Air va travailler étroitement avec un détachement de 4 Mirage 2000-5 du Qatar. Pour des raisons de confidentialité, le ministère de la Défense n’a pas souhaité préciser, pour le moment, le lieu où les appareils qataris seront basés.

Au niveau des missions menées au cours du deuxième jour de l’opération Aube de l’Odyssée, 5 patrouilles de l’armée de l’Air ont décollé par vagues successives de Saint-Dizier et de Nancy. Les avions français ont notamment été armés pour réaliser des frappes au sol (armement air-sol modulaire, A2SM, bombes GBU 12). Deux Rafale ont quant à eux mené des reconnaissances avec leur pod Reco NG.

Les Rafale et les Mirage 2000D n’ont pas eu à intervenir au cours de cette journée, contrairement à la veille, où les appareils français ont détruit 4 véhicules blindés libyens. Selon le ministère de la Défense, cela veut dire que l’étau autours des insurgés de Benghazi s’est desserré.

Outre les missions assurées par les aviateurs français, l’US Air Force est entrée en action avec trois bombardiers furtifs B-2 Spirit, qui ont largué une quarantaine de bombes sur une importante base libyenne. Ce raid fait suite à la vague de 110 missiles Tomahawk tirés depuis des bâtiments de l’US Navy en Mediterranée et qui ont visé les sites libyens de défense aérienne. Des F-15 et des F-16, déployés à Sigonella (Sicile) ont également été engagés.

Côté britannique, les Tornado GR-4 de la Royal Air Force ont mené leurs premières missions au cours de la nuit. Ils ont notamment tiré des missiles Stromshadow contre les défenses libyennes. Pour Liam Fox, le ministre de la Défense, outre-Manche, cette offensive a été « pleinement réussie ».

Enfin, pour ce qui concerne le commandement de cette opération, les pays ayant fourni des moyens à la coalition internationale travaillent à le structurer. Pour le moment, les missions sont « coordonnées » depuis l’état-major américaan de Stuttgart (Allemagne), en liaison avec le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) de Lyon-Mont-Verdun et le quartier général britannique de Northwood.

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