Un avion militaire libyen abattu à Benghazi

Une réunion diplomatique, à laquelle participeront des représentants de l’Union européenne, de la Ligue arabe et de l’Union africaine, se tiendra ce 19 mars, à l’Elysée. La question du cessez-le-feu annoncé la veille par Tripoli devrait y être abordée.

Quoi qu’il en soit, il apparaît que cette bonne volonté apparente n’ait été qu’un leurre puisque les forces fidèles au colonel Kadhafi ont progressé vers les faubourgs ouest de Benghazi, le foyer de l’insurrection.

Mais, comme l’on pouvait s’y attendre, les autorités libyennes accusent la rébellion d’avoir violé le cessez-le-feu et se posent en victime. « Les gangs d’al-Qaïda attaquent des unités des forces armées stationnées à l’ouest de Benghazi » a rapporté l’agence officielle Jana. « Ces bandes terroristes ont utilisé des hélicoptères et un avion de chasse pour bombarder l’aggroupement des forces amées, en violation flagrante de la zone d’exclusion aérienne imposée par le Conseil de sécurité » a-t-elle ajouté, en prétendant citer des sources au sein du ministère libyen de la Défense.

Toujours est-il que le sud-ouest de Benghazi a été le théâtre de violents bombardements. Et un avion de chasse libyen, apparemment un MiG-23, a été abattu, ce 19 mars, au-dessus de la ville et s’est écrasé sur un quartier résidentiel après être parti en vrille. L’on ignore comment et par quoi cet appareil a été touché.

La chute de cet avion, qui était en feu avant de toucher le sol et dont le pilote a pu s’éjecter, a provoqué des tirs de joie dans Benghazi.

De source diplomatique, il a été question, dans la soirée du 18 mars, de lancer les premières patrouilles aériennes franco-britanniques au-dessus de la Libye. Pour le moment, aucune information officielle n’a été communiquée à ce sujet. A l’issue d’une réunion d’information organisée à Matignon pour exposer la situation aux parlementaires français, le Premier ministre, François Fillon, a seulement fait savoir que « l’autorisation de l’engagement a été donné et qu’un « dispositif de surveillance aérienne quasi immédiat » a été mis en place.

Quant aux moyens aériens que la France va mobiliser, il est question d’une vingtaine d’appareils de combat – Rafale et Mirage 2000 – de l’armée de l’Air, ainsi que des AWACS et des avions ravitailleurs. Ils opéreront principalement depuis les bases aériennes d’Istres et de Solenzara. Le porte-avions Charles de Gaulle, avec ses Rafale, Super Etendard et Hawkeye, devrait appareiller dans la nuit de dimanche à lundi.

Ces moyens seront complétés par des CF-18 canadiens, des Tornados GR4 et des Typhoon britanniques, ainsi que par des F-16 norvégiens, danois, voire belges si l’Otan est dans le coup. Quant aux Etats-Unis, l’on ignore encore le degré de leur participation. Il est question de mobiliser des F-15 et des F-16 basés en Europe, mais aussi des appareils du porte-avions USS Enterprise.

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