Libye : L’ONU autorise le recours à la force; Le dispositif militaire se met en place (MàJ)

Selon les termes de la résolution 1973 adoptée par 10 voix pour 5 abstentions le 17 mars au soir, le Conseil de sécurité des Nations unies « autorise les Etats membres (…) à prendre toutes les mesures nécessaires (…) pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque en Jamahiriya libyenne, y compris Benghazi, tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen » et « décide d’interdire tous vols dans l’espace aérien de la Jamahiriya arabe libyenne afin d’aider à protéger les civils ».

Ce vote est incontestablement une victoire de la diplomatie française, en pointe sur l’affaire libyenne. Désormais, la zone d’exclusion aérienne ainsi que les frappes ciblées demandées par la France et le Royaume-Uni sont couvertes par le droit international, ce qui était une condition sine qua non pour toute intervention militaire en Libye.

Reste maintenant à voir comment les opérations vont s’organiser. Selon François Baroin, à la fois ministre du Budget et porte-parole du gouvernement français, les premières frappes devraient avoir lieu « dans quelques heures ». Les militaires français participeront aux premiers raids, aux côtés de leurs homologues britanniques et américains.

Pour le moment, l’Italie a fait savoir qu’elle mettrait à la disposition de la coalition en cours de formation ses bases aériennes, notamment celle de Sigonella, en Sicile, située à 480 km des côtes libyennes. La Pologne compte apporter un soutien logistique en mobilisant des avions de transport. Le Danemark va mobiliser des avions F16, dans l’attente du feu vert de son Parlement, de même que la Norvège et la Belgique. Le Canada va déployer 6 CF18 Hornet, ainsi qu’entre 120 à 200 militaires pour les mettre en oeuvre, sur une base probablement italienne. Quant au Royaume-Uni, le Premier ministre britannique, David Cameron, a indiqué que des Tornado GR4 et des Eurofighter Typhoon, ainsi que des avions ravitailleurs et de surveillance aérienne vont être envoyés au plus près de la zone d’opération.

Côté français, les avions de l’armée de l’Air peuvent opérer depuis la base aérienne de Solenzara (Corse), où 3 Rafale, 6 Mirage 2000D, 4 Mirage 2000 N, 3 Mirage F1CR et 3 Mirage 2000C y ont été récemment, déployés à l’occasion de l’exercice Serpentex.

En attendant, la frégate de défense aérienne Forbin est arrivée au large des côte libyennes. Mise en service en 2010, ses systèmes de détection et de combat lui permettent de repérer des appareils libyens dans un rayon de 400 km, voire même de les détruire avec ses missiles surface-air Aster. En tout état de cause, elle est assez armée pour écarter la menace formulée par le colonel Kadhafi, promettant des représailles en Méditerranée en cas d’intervention militaire décidée par l’ONU contre son régime.

Quant au porte-avions nucléaires Charles de Gaulle, il pourrait parfaitement avoir sa place au sein du dispositif qui est en train de se mettre en place. Si l’ordre lui est donné, il pourra appareiller en 72 heures et être dans la zone d’opération d’ici mardi prochain au plus tard.

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