Les forces de Kadhafi : combien de divisions?

Avant l’insurrection qui agite la Libye depuis le mois de février, l’armée libyenne comptait environ 76.000 militaires d’active, appuyés par 40.000 miliciens et surtout 3.000 gardes révolutionnaires d’une loyauté à toute épreuve à l’égard du régime du colonel Kadhafi.

Selon les différentes estimations, et avant les évenèments, l’armée de Terre était forte de 50.000 hommes, auxquels il faut ajouter 25.000 appelés. Les forces aériennes libyennes disposaient de 18.000 militaires et la marine libyenne, la plus pauvre en terme d’effectifs, seulement 8.000 marins.

Le colonel Kadhafi s’est toujours méfié de la fidélité supposée de ses forces armées. Visiblement, il n’avait pas tout à fait tort puisque seulement 15.000 militaires « réguliers » lui sont restés loyaux. Aussi, le dirigeant libyen compte surtout sur le corps des gardes révolutionnaires et le bataillon d’élite Khamis, commandé par le plus jeune de ses fils. Ces effectifs ont été complété par l’apport de mercenaires, dont on ignore exactement le nombre, venus principalement du Tchad et du Mali.

Vient la question des moyens militaires. Dans l’ensemble, ils sont plutôt vétuste et date de l’époque soviétique. Et malgré la fin de l’embargo, en 2004, après que le colonel Kadhafi soit redevenu « présentable » aux yeux de la communauté internationale, le potentiel libyen n’a pas été modernisé, malgré la commande – faite trop tard – de 4 milliards de dollars d’armements passée auprès de la Russie.

Ainsi, la marine met en oeuvre trois bâtiment de surface et les deux sous-marins de conception soviétique de la classe Foxtrot ne seraient, apparemment, plus en mesure de prendre la mer. Cela relativise les menaces du colonel Kadhafi « d’exposer le bassin méditerranéen à un grave danger non seulement à court terme mais aussi à long terme », même si deux frégates ont participé à la reprise de Ras Lanouf, le 11 mars dernier.

Quant aux matériels de l’armée de terre libyenne, une partie est tombée aux mains des insurgés. Avant les troubles, elle pouvait compter sur un millier de blindés, une centaine de véhicules de reconnaissance, plus de 2.000 pièces d’artillerie ainsi que sur 420 missiles sol-air. Cela étant, bien qu’obsolètes, des chars T72 sont toujours efficaces contre des combattants inexpérimentés et sans chaîne de commandement…

Pour ce qui concerne l’état des avions de combat des forces aériennes libyennes, bon nombre d’entre eux ne sont plus opérationnels. La plupart sont de conception soviétique (MiG 23, MiG 25, MiG 21, SU-17 et 24) et 6 d’entre eux auraient été perdus depuis le début des troubles, dont 2 Mirage F1 français, partis à Malte. Dans le cas de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, ils ne devraient pas poser trop de poblèmes. En fait, les troupes loyalistes se servent davatange des hélicoptères d’attaque pour combattre la rébellion.

Le plus épineux reste la capacité de défense aérienne libyenne. Une trentaine de sites de missiles sol-air sont disposés le long de la côte méditerranéenne. Or, c’est par là que viendront les avions de combat de la coalition internationale qui est en train de se mettre en place pour appliquer la résolution 1973 des Nations unies. Et c’est sans compter sur les missiles Manpad SA-7, qui sont l’équivalent du Stinger américain, qui peuvent toucher des appareils étrangers dans le cas où ils seraient contraints d’engager une colonne blindée des forces loyalistes. Ou même encore des canons anti-aériens ZSU 23-4 Shilka, qui, dirigés par radar, sont redoutables.

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