Southern Mistral sur la France

Dans la foulée des accords de défense bilatéraux signés le 2 novembre 2010 par la France et le Royaume-Uni, il a été décidé d’organiser un important exercice aérien mobilisant les moyens de l’armée de l’Air et de la Royal Air Force.

C’est ainsi qu’a été planifié en trois mois l’exercice Southern Mistral (au lieu de 6 habituellement), sous l’impulsion du général Gilles Desclaux, le patron du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), et de l’Air Marshall Dick Garwood, son homologue britannique.

Le programme de ces manoeuvres, qui vont se dérouler du 15 au 25 mars, est plutôt chargé. L’exercice va commencer par un entraînement conjoint des commandos parchutistes de l’air du CPA 20 et de leurs homologues du RAF Regiment concernant la protection des bases aériennes en théâtre d’opérationnel à Valdahon.

Dans le même temps, et dans le cadre de la préparation des Jeux Olympiques de Londres en 2012, d’autres commandos britanniques vont s’entraîner aux techniques dites MASA (Mesures actives de sûreté aérienne) avec des hélicoptères Fennec à Captieux. Il s’agit de les initier aux pratiques de l’armée de l’Air en ce domaine, qui assure des missions de sûreté aérienne avec des voilures tournantes contre des appareils évoluant à faible vitesse, comme le fait par exemple l’escadron Parisis à Paris.

Mais le plat le plus consistant de ces manoeuvres reste l’entraînement conjoint aux missions aériennes de type COMAO (Composite Air Operation – opérations aériennes combinées), avec la simulation d’un raid appelé Southern Storm, prévu le 23 mars.

A partir du 21 mars, deux COMAO seront programmées chaque jour, avec la mobilisation d’une vingtaine d’appareils appelés à survoler la zone d’entraînement située au sud du Massif central.

Le scénario qui sert de trame à ces manoeuvres consiste à apporter une réponse à une attaque visant les intérêts stratégiques français, décidée par le régime dictatorial au pouvoir à « Southland ». Pour cela, et dans le cadre de l’accord bilatéral passé entre Paris et Londres, des moyens aériens appartenant aux deux pays sont engagés.

Ainsi, Southern Storm doit permettre aux deux forces aériennes à se préparer à réaliser une frappe conventionnelle à très longue distance. Il sera contrôlé par le Centre national des Opérations aériennes (CNOA) situé sur la base 942 de Lyon Mont-Verdun et suivi en temps réel par une cellule de coordination aérienne (Air Operations Cell) déployée à Nancy, d’où décolleront 4 Mirage 2000D et 4 Tornado armés respectivement de missiles Scalp et Storm Shadow.

Les appareils, soutenus par des avions ravitailleurs C135 FR et VC-10 ainsi que par des AWACS français et britanniques, iront jusqu’en Cornouailles avant de descendre le long de la côte Atlantique et de survoler le golfe de Gascogne pour ensuite arriver sur l’objectif, situé en Corse. Cette mission devrait durer 4 heures.

Au total, Southern Mistral va mobiliser 500 militaires de l’armée de l’Air et de la RAF. Outre les Mirage 2000D, Tornado, Awacs et autres avions ravitailleurs, l’exercice va impliquer deux Rafale de Saint-Dizier, 4 Mirage 2000N de Luxeuil et d’Istres, 10 Mirage 2000 des bases de Dijon, Cambrai et Orange ainsi que 2 Alphajet. Sans oublier deux hélicoptères Fennec et deux autres Caracal du 01.067 Pyrénées.

Plus : Pour suivre l’actualité de cet exercice, le CDAOA a mis en ligne le site « Southern Mistral »

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