Les hélicoptères de la Force Licorne interdits de vol par Gbagbo

Pendant que la communauté internationale suit de près les mouvements contestataires qui agitent le monde arabe, et en particulier la Libye, la situation en Côte d’Ivoire est en train de se dégrader.

Depuis le 28 novembre 2010, le pays a deux présidents, avec Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de la dernière élection présidentielle, et Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir. Et en dépit des tentatives de médiation de l’Union africaine entre les deux parties, la Côte d’Ivoire glisse vers la guerre civile.

Au cours de ces derniers jours, plusieurs affrontements armés ont eu lieu entre les deux factions, notamment dans l’ouest, à la frontière avec le Libéria, et à Abidjan, où des quartiers pro-Ouattara ont été pris pour cible par les Forces de défense et de sécurité de Laurent Gbagbo. Entre le 24 février et le 3 mars, une cinquantaine de personnes ont été tués lors de violences.

Sur le plan humanitaire, le Haut-Comité aux Réfugiés de l’ONU (UNHCR) estime qu’entre 200.000 et 300.000 personnes ont fui leur domicile et que 75.000 autres ont trouvé refuge au Libéria.

Pour faire face à cette situation, les Nations unies disposent d’une force de 8.000 hommes (ONUCI), dont l’action est entravée par Laurent Gbagbo, qui considère qu’elle est l’alliée de son rival.

Le 27 février dernier, 3 casques bleus ont ainsi été blessés par ses partisans. Deux jours plus tôt, Charles Blé Goudé, le leader des « Jeunes Patriotes », un mouvement qui soutient le président sortant, avait appelé ses militants à empêcher les hommes de l’ONUCI de circuler.

Et, profitant du départ d’Alassane Ouattara pour Addis-Abeba (Ethiopie) où il doit participer à un Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, Laurent Gbagbo a pris un arrêté selon lequel l’ONUCI et la force français Licorne « sont interdites de suvol et d’atterrissage » en Côte d’Ivoire. Officiellement, il s’agit d’empêcher les hélicoptères de la mission des Nations unies de transporter des « rebelles ».

Le Bataillon Licorne (BatLic), dont le mandat est de soutenir l’ONUCI mais aussi d’évacuer, le cas échéant, les ressortissants français de Côte d’Ivoire, dispose de 5 hélicoptères Puma et de 3 Gazelle.

Reste maintenant à voir si l’ONUCI et le Bataillon Licorne passeront outre cette interdiction.

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