Le ministère de l’Economie et des Finances cible des pirates informatiques

Après les infiltations de pirates agissant depuis la Chine dans les réseaux informatiques de grandes entreprises pétrolières révélées le mois dernier par le spécialiste de la sécurité McAfee, le mois dernier, ou encore la présence de fichiers suspects récemment détectée sur le serveurs du Nasdaq, la bourse des valeurs technologiques américaines, c’est au tour du ministère de l’Economie et des Finances d’être la proie des pirates informatiques.

Selon le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), Patrick Pailloux, qui s’est confié à Paris Match, il s’agit de la « première attaque contre l’Etat français de cette ampleur et à cette échelle ». Les documents relatifs au G20 ont, semble-t-il, étaient particulièrement visés. Les données fiscales concernant des particuliers ne seraient pas concernées par cette intrusion, qui a touché 150 ordinateurs de Bercy.

« L’attaque visait plutôt les questions internationales que les questions internes telles que les douanes ou le fisc. Des informations ont certainement été obtenues, mais ce qui est important, c’est que l’on connaisse l’origine et que l’on définisse les modalités de cette attaque » a assuré François Baroin, le ministre du Budget, sur les ondes d’Europe1, ce 7 mars.

Les premières infiltrations ont commencé en décembre dernier, selon la méthode classique du « cheval de Troie », c’est à dire que le logiciel espion s’est installé sur une première machine après l’ouverture d’une pièce jointe à un courriel, puis il s’est propagé à d’autres ordinateurs. L’alerte a été donnée en janvier et les services de l’ANSSI se sont attachés à envoyer des leurres aux pirates tout en s’assurant que d’autres services de l’Etat n’avaient pas aussi été visés.

Entre 20 et 30 employés de l’ANSSI ont ainsi travaillé jour et nuit pendant deux mois pour contrer cette attaque informatique. La dernière étape, qui a eu lieu au cours du week-end dernier, a consisté à sécuriser 12.000 postes de travail sur les 170.000 que compte le ministère.

Quant à l’origine des attaques, le ministre du Budget a évoqué « des pistes impossible à confirmer à ce stade » mais un haut fonctionnaire a confié à Paris Match qu’un « cettain nombre d’informations étaient redirigées cers des sites chinois » tout en précisant que « cela ne veut pas dire grand chose ». Une plainte contre X a été déposée et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été saisie de l’affaire.

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