Un ange gardien pour les sous-mariniers admis au service actif

Le 7 juillet 1932, le sous-marin français Promethée de 1.500 tonnes faisait naufrage au large de Fermanville, près de Cherbourg. L’équipage de ce bâtiment n’avait pas pu être sauvé, malgré l’arrivée sur la zone du drame de navires spécialisés à l’époque et la plongée de scaphandriers.

Plus tard, deux autres sous-marins français subiront le même sort : l’Eurydice, en 1970 et la Minerve, deux ans plus tôt. La même année, l’US Navy perdra l’USS Scorpion, à proximité de l’archipel des Açores. Dans ces trois cas, les circonstances de ces naufrages n’ont jamais été expliquées clairement.

Et puis, plus récemment, le sous-marin Koursk coulait le 12 août 2000, en mer de Barents. Les opérations de secours avaient permis d’établir que 23 marins sur les 118 que comptait l’équipage étaient encore vivants après le naufrage. Seulement, faute de moyens adéquats pour les récupérer, ils n’avaient pas pu être sauvés.

Ces accidents de sous-marins auraient sans doute pu connaître une issue différente (sauf la Minerve, dont la zone de naufrage n’a pu être formellement établie) si les sauveteurs avaient pu disposer du Nato Submarine Rescue System (NSRS), qui vient d’être admis au service actif ce 4 mars.

Il s’agit d’un système de sauvetage d’équipage de sous-marins en perdition qui n’a pas son équivalent dans le monde. Développé par Rolls Royce depuis 2004 pour 70 millions d’euros, pour le compte de la Direction générale de l’armement (DGA) et ses homologues britannique (DE&S) et norvégienne (NDLO), le NSRS se compose d’un robot télécommandé de type Irov (Intervention Remote Vehicle), capable d’apporter les premiers secours (nourriture, chandelles à oxygène, etc…) et de repérer la zone du naufrage, de deux caissons de décompression et d’un sous-marin SRV de 9 mètres de long pour 27 tonnes pour remonter les sous-mariniers par groupe de 15 personnes par rotation.

Le NSRS peut intervenir jusqu’à 600 mètres de profondeur, et cela dans un laps de temps relativement court. Basé à Faslane, en Ecosse, il peut être aérotransporté jusqu’à la zone du naufrage, puis embarqué avec son équipage sur un navire-support. Le cas échéant, les bateaux français Argonaute et Jason seront requis par la Marine nationale à cette fin.

Pour mettre en oeuvre le NSRS, les pays qui en sont propriétaires doivent maintenir une équipe de 72 personnes. Pour la Marine nationale, ce sont donc 32 marins, médecins et infirmiers qui consitueront l’équipe d’alerte française, prête à partir en mission en 24 heures, et cela, dans le monde entier.

Crédit photo : (c) Emmanuel Donfut / Balao

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