L’agresseur d’un commando marine au tribunal

Après avoir compté une dizaine d’agressions contre les militaires en un an, l’amiral Gillier, qui était alors le commandant de la marine à Lorient, avait interdit, en 2009, à ses hommes de fréquenter un quartier de la cité morbihanaise connu pour ses bars et ses dicothèque pendant la nuit, en vertu de l’article L421-5 du Code de la Défense. Cette interdiction avait été finalement levée quelques semaines plus tard.

Sans nul doute que l’agression dont avait été victime un commando marine de Lorient en novembre 2008, pesa dans la décision de l’amiral Gillier. Lors d’une soirée dans une boîte de nuit, et sans motif apparent, le militaire avait été frappé au visage au moyen d’un verre. Résultat : le jeune sous-officier se retrouve actuellement handicapé par la perte de la vision d’un de ses yeux.

Mais les conséquences de cette agression vont encore au-delà puisque le militaire est désormais inapte à servir au sein des commandos marine, alors qu’une carrière prometteuse semblait s’ouvrir à lui : il se préparait, en effet, à devenir nageur de combat. Et l’on peut imaginer les répercussions que cela peut avoir au niveau moral puisque – et l’auteur de ces lignes est bien placé pour le savoir – c’est un projet de vie qui se retrouve anéanti.

Quoi qu’il en soit, son agresseur a depuis été condamné à une peine de prison ferme. Restait alors à déterminer le montant des dommages et intérêts qu’il devra verser au militaire. Mais pas seulement.

Comme nous l’apprend le quotidien Ouest France, le prévenu a été poursuivi non seulement par le jeune sous-officier, mais aussi par l’Etat et la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS), située à Toulon.

En effet, l’Etat, représenté à l’audience par l’agent judiciaire du Trésor, s’est porté partie-civile en raison de l’investissement perdu à cause de l’inaptitude du militaire agressé, étant donné que les sommes dépensées pour son recrutement, sa sélection et surtout sa formation n’auront, au final, servi à rien.

Ainsi, 19.054 euros ont été accordés par le tribunal à l’Etat. La CNMSS a, quant à elle, demandé 8.321 euros de dédommagement, au titre d’une créance provisoire. Cette somme lui sera éventuellement accordée une fois que les magistrats auront eu accès à nouveau rapport d’expertise concernant la santé du commando. Et ce document servira aussi à évaluer le préjudice qu’il a subi

Pour le moment, le militaire a déjà reçu 15.000 euros à titre provisionnel destinés à compenser ses pertes de soldes ainsi que 55.000 euros de la part de la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI), laquelle se retournera ensuite vers l’agresseur pour se faire rembourser.

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