Abandon du programme MEADS

La France a bien fait de se retirer, en 1996, du programme MEADS (Medium Extended Air Defense System), destiné à remplacer les systèmes de défense aérienne Patriot et Hawk. Car, contrairement à l’Allemagne et à l’Italie qui ont pris part au financement de ce dernier avec les Etats-Unis, sous l’égide de l’Otan, elle dispose désormais du SAMP-T (Sol-Air Moyenne-Portée – Terrestre), avec le missile Aster 30.

Et Paris a d’autant bien fait de retirer ses billes de ce projet car le Pentagone a décidé, le mois dernier, de l’abandonner, obligeant ainsi ses partenaires européens à trouver une solution alternative.

D’ailleurs, cette décision était attendue. Depuis plusieurs mois, l’US Army voulait s’en débarrasser, estimant ses coûts de développement trop élevés et sa gestion compliquée, étant donné que chaque modification de ce programme devait faire l’objet d’une approbation de l’Italie et de l’Allemagne.

« Le système ne pourra pas satisfaire les exigences américaines et faire face à la menace actuelle et émergente sans modifications importantes et coûteuses » avait indiqué un mémo de l’US Army, en mai 2010.

Quelques mois plus tard, un audit avait révélé qu’il aurait fallu ajouter près d’un milliard de dollars dans la phase de développement de ce système, assuré par Lockheed-Martin, d’ici à 2017. Sans compter les retards de ce programme, puisque le lancement de la production était attendue pour 2018 au lieu de 2014, comme il était initialement prévu.

Seulement voilà, arrêter le programme maintenant va coûter de l’argent. Au moins 800 millions de dollars pour la partie américaine, à verser au titre des frais de résiliation au profit de Lockheed-Martin et des entreprises associées.

Aussi, et jusqu’en 2014, le Pentagone a décidé de maintenir les crédits correspondants à ces frais de résiliation pour terminer la phase de développement et obtenir une preuve de concept (Proof of concept), c’est à dire un prototype démontrant la faisabilité du système. Cela permettra à l’Allemagne et à l’Italie de décider, ultérieurement, de continuer, éventuellement, ce programme en commun. A moins que le SAMP-T, qui est déjà en service au sein de l’armée de l’Air française, finisse par les séduire.

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