Libye : Désaccord à l’Otan au sujet d’une intervention militaire. Kadhafi contre-attaque à l’est

« Il n’y a pas de consensus au sein de l’Otan pour le recours à la force ». Ainsi, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a résumé par cette phrase les hésitations des membres de l’Alliance atlantique sur la conduite à tenir face à la répression exercée par le régime du colonel Kadhafi contre le mouvement de contestation qui agite la Libye depuis le mois dernier.

Cependant, plusieurs options sont à l’étude. Mais chacune d’entre elles peuvent avoir des conséquences difficiles à évaluer. Et l’idée d’établir une zone d’exclusion aérienne (NFZ) au-dessus de la Libye, qui permettrait d’empêcher les avions des forces aériennes libyennes de bombarder des objectifs civils, l’arrivée de mercenaires à la solde du régime en place et la fuite du colonel Kadhafi, est plus facile à dire qu’à faire. « C’est une opération extraordinairement compliquée à mettre en place » a reconnu le chef d’état-major de l’armée américaine, l’amiral Mike Mullen, le 1er mars.

L’instauration d’une « No Fly Zone » requiert des moyens lourds (intercepteurs, ravitailleurs, systèmes de surveillance) et demanderait préalablement, au mieux, au mieux, le brouillage par des avions de guerre électronique des défenses anti-aériennes libyennes ou, au pire, leur destruction. Aussi, une telle opération, pour peu qu’elle soit autorisée par le Conseil de sécurité des Nations unies, pourrait avoir des effets opposés à ceux espérés.

Interrogé lors du journal télévisé de TF1, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a quant à lui déclaré qu’une intervention militaire de l’Otan en Libye « mérite d’être regardée à deux fois ». Et d’expliquer : « Je ne sais pas quelle serait la réaction de la rue arabe, des populations arabes tout au long de la Méditerranée si on voyait les forces de l’Otan débarquer sur un territoire sud-méditerranéen ». « Je pense que cela pourrait être extrêmement contre-productif » a-t-il estimé, en précisant que, pour le moment, la priorité est donné aux pressions et aux sanctions pour faire chuter le colonel Kadhafi.

En attendant, ce dernier n’a manifestement pas l’intention de lâcher le pouvoir sans combattre jusqu’au bout. Lors d’une intervention télévisée, ce 2 mars, le guide de la révolution libyenne a promis des « milliers de morts » en cas d’intervention militaire de l’Otan.

Et ses troupes ont lancé une contre-attaque dans l’est du pays. Ainsi des avions de combat ont bombardé la localité d’Ajdabyah, à 160 km de Benghazi, le foyer de la rébellion. Des combats ont aussi eu lieu à Marsa el Brega. Là ce sont plusieurs chars et des pièces d’artillerie qui sont entrés dans la ville afin de prendre le contrôle des installations portuaires et des raffineries.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]