L’arme nucléaire ne ferait pas consensus en Iran

L’ancien directeur du Mossad, Meir Dagan, a indiqué, le 6 janvier dernier, au moment de passer la main à son successeur, Tamir Pardo, que « l’Iran ne sera pas en mesure de se doter de l’arme nucléaire avant » 2015 au plus tôt.

L’ancien patron du service de renseignement israélien, hostile à une intervention militaire directe contre l’Iran, avait lancé des opérations secrètes contre les installations nucléaires iraniennes afin de retarder les ambitions de Téhéran. L’apparition du virus informatique Stuxnet, qui a perturbé le fonctionnement de sites d’enrichissement d’uranium iraniens a d’ailleurs été revendiquée par le général Gabi Ashkenazi, l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne.

Cela étant, et selon les confidences faites par un responsable du renseignement américain au Wall Street Journal, les dirigeants iraniens seraient divisés sur l’opportunité de doter leur pays d’armes nucléaires.

D’après le National Intelligence Estimate (NIE), un rapport confidentiel établissant le consensus des positions des 16 agences de renseignement américaines, il y aurait ainsi « un intense débat au sein du régime iranien à propos de la question de se diriger ou non vers la bombe nucléaire ».

Plusieurs éléments peuvent expliquer le désaccord, à ce sujet, des dirigeants de la République islamique. Tout d’abord, l’impact des sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies et celles prises séparément par les Etats-Unis et l’Union européenne.

D’après un responsable américain cité par l’AFP, « il existe une fort sentiment selon lequel un certain nombre de responsables du régime iranien sait que les sanctions sont en train de produire de graves effets et d’avoir un impact plus large sur les questions de sécurité nationale dont les Iraniens doivent s’occuper ».

Cette estimation rejoint celle faite par Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, en novembre dernier. Selon lui, les sanctions économiques constituent une source de tensions entre le président Ahmadenijad et le guide suprême de la révolution, l’ayatollah Khamenei.

En clair, ce que craint une partie des dirigeants iraniens, c’est de voir un mouvement de contestation d’autant plus motivé qu’il est victime à la fois de la crise et des sanctions économiques qui frappent l’Iran.

Pour autant, ces hésitations ne remettent pas en cause la poursuite des recherches en matière nucléaire. Ainsi, James Clapper, le directeur national du renseignement américain, a donné plus de détails devant un comité du Sénat. « L’Iran garde toutes les options ouvertes pour développer des armes nucléaires notamment en développant des capacités nucléaires variées, ce qui le place dans une meilleure position pour produire de telles armes s’il choisit de le faire » a-t-il déclaré.

Et les progrès iraniens en la matière « renforcent notre opinion selon laquelle l’Iran a la capacité scientifique, technique et industrielle de produire des armes nucléaires » a encore insisté James Clapper, qui a également précisé que cela « conforte notre jugement que lran est techniquement capable de produire suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une arme ces prochaines années s’il le désire ».

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