Etats-Unis : La Chambre des représentants veut tailler dans le budget du Pentagone

Sans doute connaissez-vous cette maxime qui dit que « les ennemis de mes amis sont mes ennemis ». Elle peut s’appliquer à plein de situations. Excepté en politique. Du moins aux Etats-Unis.

En novembre dernier, le Parti républicain a remporté les élections dites de mi-mandat, en obtenant la majorité à la Chambre des représentants et en réduisant l’écart avec les démocrates en terme de nombre de sièges au Sénat. Et parmi les nouveaux élus de la droite américaine, l’on trouve des membres du Tea Party, ce mouvement qui se veut populaire et foncièrement hostile à la politique du président Obama.

Alors que cela fait maintenant deux ans que le secrétaire à la Défense, Robert Gates, tente vainement de faire annuler le financement d’un second moteur destiné au futur avion de combat F-35 Joint Strike Fighter, en cours de développement chez Lockheed-Martin, la Chambre des représentants a adopté un amendement allant dans ce sens, contre la position affichée de son président, le républicain John Boehner.

Et cela n’a été possible qu’avec l’appui des élus du Tea Party, qui ont fait de la réduction des dépenses publiques leur cheval de bataille. Ainsi, ce sont 450 millions de dollars qui pourraient être économisés – sous réserve que le Sénat valide le choix de la Chambre des représentants – pour ce second moteur F136, qui, conçu par General Electric et Rolls Royce, avait pour vocation à remplacer, en cas de défaillance, celui développé par Pratt & Whitney.

Pour autant, il ne faudrait pas que les élus de l’aile droite du Parti républicain aillent trop loin dans leur volonté de diminuer les dépenses du Pentagone. C’est en tout cas l’avertissement lancé par Robert Gates, lequel a mis en garde les parlementaires du Congrès contre des réductions trop importantes, au motif qu’elles seraient susceptibles d’affaiblir l’armée américaine.

« Nous réduisons nos moyens par rapport à nos responsabilités en matière de sécurité mondiale, à nos risques et périls » a affirmé Robert Gates. « Les réductions drastiques de la taille et de la puissance de l’armée américaine renforcent le risque de conflits armés, avec un coût inacceptable en termes de vies américaines et pour le Trésor » a-t-il insisté.

Selon les plans de l’administration Obama, le Pentagone devra réaliser 78 milliards d’économies en cinq ans en raison d’une hausse moins forte que prévue de ses ressources. Pour l’année fiscale en cours, qui a commencé en octobre, le budget du Pentagone devrait s’élever à 549 milliards de dollars. Ce qui est trop pour les élus républicains, qui voudraient le réduire à 526 milliards, soit 23 milliards de moins.

Pour Robert Gates, si ce plan est adopté, cela provoquerait des « perturbations majeures ». Et de souligner : « C’est comme cela que l’on sape une armée, quand vos meilleurs éléments, les anciens combattants de nombreux déploiements en zone de combat, deviennent frustrés et démoralisés et finissent pas quitter l’armée. »

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