La France dévoile sa stratégie de défense dans le cyberespace

Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, publié en juin 2008, avait mis en avant la menace d’attaques informatiques de grande ampleur contre les infrastructures du pays et préconisé le renforcement des capacités en matière de sécurité dans le cyberespace ainsi que de doter la France de « moyens offensifs » afin de « conduire des ripostes graduées contre des Etats qui s’en prendraient aux réseaux français ».

C’est ainsi qu’a été créée, en juillet 2009, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), une structure placée sous l’autorité du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui dépend du Premier ministre.

Les prérogatives de l’ANSSI viennent d’être élargie, après la publication au Journal Officiel d’un décret qui lui donne la fonction d’autorité nationale de défense des systèmes d’information. « En cette qualité et dans le cadre des orientations fixées par le Premier ministre, elle décide les mesures que l’Etat met en œuvre pour répondre aux crises affectant ou menaçant la sécurité des systèmes d’information des autorités publiques et des opérateurs d’importance vitale et elle coordonne l’action gouvernementale » précise le texte.

Et dès l’été prochain, l’ANSSI pourra demander aux opérateurs privés de télécommunications de prendre des mesures dans le cas d’une attaque, comme, par exemple, en bloquant le trafic en provenance de machines infectées ou utilisés par les assaillants.

Par ailleurs, le gouvernement a rendu public, le 15 février, sa stratégie de cyberdéfense, qui n’est plus que jamais d’actualité depuis l’apparition du ver informatique Stuxnet, qui a visé le programme nucléaire iranien en s’en prenant aux infrastructures industrielles.

Ainsi, selon le document publié par l’ANSSI, cette stratégie doit permettre d’atteindre quatre objectifs : faire de la France « une puissance mondiale de cyberdéfense et appartenir au premier cercle des nations majeures dans ce domaine tout en conservant son autonomie », garantir la liberté de ses décisions par la « protection de l’information de souveraineté » (autrement dit, empêcher l’espionnage informatique dont les Chinois semblent être passés maîtres), renforcer la sécurité des infrastructurs vitales et « assurer la sécurité dans le cyberespace » des entreprises et des citoyens.

Pour y arriver, l’ANSSI va porter son effort sur 7 axes principaux, dont l’adaptation du droit français, la collaboration internationale, la communication auprès des décideurs, des entreprises et des particuliers et la création d’un centre de recherche consacré à la cyberdéfense.

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