Les réservistes suisses pourront garder leur arme chez eux

La Suisse n’est pas connue pour être le Far West et pourtant, c’est sans doute l’un des pays européens qui compte le plus d’armes à feu, avec un habitant sur trois qui en possède une. Cela tient à une tradition qui date depuis la fin du XIXème siècle dans la Confédération helvétique : le service militaire étant obligatoire, les réservistes sont tenus de garder chez eux leur arme de service.

Cependant, des associations, dont le GSsA (Groupe pour une Suisse sans armée) et des partis de gauche ont lancé, en 2006, une initiative visant à mettre un terme à cette pratique. Le texte soumis à une « votation » voulait imposer le dépôt obligatoire des armes de service dans un arsenal et créer un registre national des armes à feu.

Plusieurs faits divers ont motivé cette démarche, comme par exemple la tuerie au Parlement de Zoug, il y a dix ans, au cours de laquelle 14 personnes avaient perdu la vie, ou encore le meurtre de la skieuse Corinne Rey-Bellet en 2006, suivi par le suicide de son assassin, qui n’était autre que son mari. A cela s’ajoute le taux de suicide par arme à feu qui est l’un des plus élevé en Europe (19,1 pour 100.000 habitants).

Seulement, le gouvernement suisse s’est opposé à cette initiative, en mettant en avant que « l’arme personnelle fait partie de la disponibilité de base d’une armée crédible » et qu’elle est « l’expression de l’attachement et de la confiance liant (notre) Etat et ses citoyens ». Par ailleurs, si les réservistes peuvent emporter leur arme chez eux, ils doivent laisser les cartouches à la caserne.

Les partis de droite ont été sur la même longueur d’onde que les autorités hélevétiques. La formation populiste UDC est toutefois allée plus loin en placardant des affiches sur lesquelles l’on pouvait lire : « Monopole des armes pour les criminels? non! »

Finalement, lors de la « votation » organisée le 13 février, et avec 56,3% des voix, les électeurs suisses ont repoussé à une large majorité la proposition intitulée « Pour la protection face à la violence des armes » faite par les associations et les partis de gauche.

Selon les données publiées en décembre dernier par l’Office fédéral de la statistique (OFS), le nombre de décès causés par des armes à feu a baissé de manière significative en dix ans. Ainsi, de 466 cas constatés en 1998, 259, dont 239 suicides, ont été recensés en 2008.

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