Les pirates somaliens ont capturé un pétrolier italien

L’intervention musclée des forces spéciales sud-coréennes visant à reprendre un chimiquier aux mains des pirates somaliens, qui ont eu 8 tués dans leurs rangs, ou encore le coup de force, plus récent encore, de la marine indienne pour libérer le navire thaïlandais Prantalay 11 au large des îles Lakshadweep et au cours duquel 28 arrestations ont été faites n’ont pas freiné les ardeurs des bandits des mers, dont l’activité est très intense depuis le début de l’année.

Ainsi, le pétrolier Savina Caylyn, battant pavillon italien, a été capturé par une équipe de 5 pirates somaliens, à l’aube du 8 février, à environ 600 milles nautiques à l’est de l’île yéménite de Socotra. Les 22 membres de l’équipage, dont cinq marins italiens, se sont rendus après plusieurs tirs de fusil d’assaut et de roquettes.

Pour autant, le capitaine de ce pétrolier de 105.000 tonnes a bien essayé d’échapper à cette attaque, vraisemblablement réalisée avec le soutien d’un « bateau-mère » dans les environs. Les manoeuvres de diversion et l’utilisation des canons à eau n’ont visiblement eu aucun effet sur la détermination des pirates à s’emparer du navire, lequel fait route vers la Somalie.

La frégate italienne Zeffiro, déployée dans la région pour lutter contre la piraterie, doit rejoindre le lieu de l’attaque. Ce qui devrait lui prendre encore plusieurs heures étant donné qu’elle naviguait à plus de 500 milles nautiques de la zone au moment de l’incident.

Bien que plusieurs forces navales sont déployées au large de la Somalie, dont la mission européenne EUNAVFOR Atalante et l’opération Ocean Shield de l’Otan, la Chambre internationale du commerce maritime, Intercargo et Intertanko ont appelé, dans un récent communiqué, à un renforcement des actions contre la piraterie maritime dans cette région du monde.

Si rien n’est fait, « l’industrie du transport maritime envisagera toutes les options possibles, dont celle d’emprunter des routes alternatives, ce qui aurait un effet spectaculaire sur le coût des transports et les délais de livraison » ont ainsi averti ces trois organisations, qui ont par ailleurs fait état de cas de tortures sur des marins capturés par les pirates somaliens.

La présence de forces navales au large de la Somalie a permis de faire reculer la piraterie dans certains secteurs, dont le golfe d’Aden. Seulement voilà, elle a eu pour conséquence, dans le même temps, d’étendre la zone d’action des pirates, qui va au sud-ouest du Kerala (Inde) en passant par les Seychelles et le canal du Mozambique. Autrement dit, surveiller une telle immensité est quasiment impossible.

Aussi, la solution à ce problème passe avant tout par la stabilisation de la Somalie, pays qui n’a pas connu la paix depuis 1991. Mais là encore, la communauté internationale craint de s’y engager : le souvenir du cuisant échec de l’intervention américaine, en 1993, à Mogadiscio étant encore dans les mémoires.

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