Les capacités militaires spatiales chinoises inquiètent le Pentagone

Le temps où l’espace était le domaine privilégié des Etats-Unis et de l’Union soviétique n’est plus qu’un lointain souvenir. Et la multiplication des acteurs a conduit Washington à se doter du stratégie de sécurité nationale dans ce domaine (NSSS).

Pour illustrer la nécessité de renforcer la protection des systèmes spatiaux, le secrétaire américain à la Défense adjoint pour l’espace, Gregory Schulte, a mis en avant la capacité de certains pays à bloquer le fonctionnement de satellites commerciaux. Parmi ceux qu’il a cité, l’on trouve l’Iran et… l’Ethiopie.

Pour ce dernier, la nouvelle était passée pratiquement inaperçue en juillet dernier. Mais le fait est, Addis-Abeba a été accusé par Ethiopian Satellite Television (ESAT), une compagnie indépendante basée à Amsterdam, d’avoir bloqué les signaux passant par son satellite.

Mais l’attention des Etats-Unis se porte davantage vers la Chine. Outre les armements que l’Empire du Milieu développe actuellement (avion furtif J-20, missile anti-navire supersonique), ses capacités militaires spatiales préoccupent le Pentagone, très dépendant des satellites pour le renseignement, la géolocalisation et les télécommunications. L’on peut imaginer ce que cela pourrait donner dans le cas, par exemple, d’une attaque chinoise contre Taïwan…

Depuis janvier 2007, l’on sait que la Chine fait désormais du cercle très fermé des pays disposant de cette qualité étant donné elle en a donné une démonstration en envoyant un missile balistique de portée intermédiaire sur l’un de ses satellites d’observation météorologique. Et quelques mois auparavant, un engin espion américain de passage au-dessus du territoire chinois avait été aveuglé par un puissant rayon laser.

Pour Pékin, le développement de capacités militaires spatiales est aussi une façon de répondre au bouclier antimissile américain, qui, utilisant des satellites pour détecter les lancements de missiles, décrédibilise la dissuasion nucléaire chinoise.

Selon Gregory Schulte, la Chine travaillerait sur des brouilleurs de signaux satellitaires ainsi que sur des armes à énergie dirigée, ce qui fait qu’elle est « à la pointe du développement des capacités » militaires spatiales, bien qu’officiellement, elle plaide pour prévenir la militarisation de l’espace, comme l’a fait son ministre des Affaires étrangères, en août 2009, devant la Conférence du désarmement des Nations unies à Genève.

Aussi, et comme l’a expliqué Gregory Schulte, les Etats-Unis « se réservent la possibilité de répondre en légitime défense aux attaques dans l’espace » et cette réponse pourrait ne pas concerner seulement le domaine spatial.

Pour mémoire, le Traité de l’Espace, signé le 27 janvier 1967 par 98 pays, limite les activités militaires en dans l’espace extra-atmosphériques aux seules tâches défensives et interdit l’usage d’armes de destruction massive.

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