Il y aura un successeur au Rafale si…

En réponse à une question posée par un député à l’occasion d’une audition devant la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, le 2 février dernier, le patron de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, a indiqué les conditions nécessaires à la mise au point du successeur du Rafale.

Tout d’abord, selon lui, le remplacement du Rafale « n’interviendra pas avant 25 ans ». Aussi, la difficulté sera de maintenir le savoir-faire des ingénieurs en matière d’avions de combat. Et comme l’a souligné Charles Edelstenne, « en matière de recherche et développement (…) le budget d ela défense est revenu au niveau que nous connaissions il y a 20 ans environ et sa faiblesse rend difficile le maintien des compétences ».

Le patron de Dassault Aviation a expliqué que ses équipes sont actuellement capables de réaliser un avion de combat de 5ème génération mais la « continuité ne sera assurée que si l’on maintient dans (les) bureaux d’études les quatre catégories d’ingénieurs qui correspondent aux quatre étapes, de 10 ans chacune, de la carrière d’un ingénieur : apprendre, faire, faire faire, contrôler ».

Par conséquent, il est nécessaire de maintenir la pression, en ayant l’opportunité de travailler sur des démonstrateurs (furtivité, de systèmes d’arme et d’armemen) et des programmes pouvant permettre de conserver ces compétences.

« A défaut, nous risquons de ne plus pouvoir remplir la première catégorie, dont de compromettre l’avenir » a prévenu Charles Edelstenne, qui a demandé aux élus, sous réserves qu’ils veulent que cette capacité soit maintenue, que l’on attribue à Dassault Aviation « tout ce qui vole et qui est militaire ». En disant cela, sans doute a-t-il pensé au projet du ministère de la Défense d’acquérir des drones américains Predator…

La seconde condition évoquée par l’industriel pour garder ces compétences en Europe, malgré la baisse des budgets militaires, serait de « matérialiser cette coopération britannique rapidement à travers les projets de drones dans la perspective de préparer la réalisation future d’un avion de combat ensemble ».

Par ailleurs, le patron de Dassault Aviation a indiqué que 8 pays sont actuellement intéressés par le Rafale. S’il ne les as pas nommés, l’on sait que parmi eux il y a le Brésil, la Suisse, l’Inde, la Grèce, la Libye et le Koweït. Selon lui, « les chances de succès sont réelles, mais les négociations sont longues et restent soumises à des aléas politiques que nous ne maîtrisons pas ».

Quant aux obstacles rencontrés pour l’exportation de cet appareil, Charles Edelstenne a expliqué que le prix du Rafale par rapport à celui du F-18 américain est « comparable si on le rapporte à une parité de 1 ou 1,10 dollars pour un euro. En dépit de la différence du nombre d’avions fabriqués, nous serions au même prix si la parité entre les deux monnaies était correcte ».

Enfin, le Pdg de Dassault aviation a abordé la question des commissions liées aux contrats d’armement, qu’Olivier Dassault a récemment proposé d’appeler « frais commerciaux », afin de mettre un peu d’huile dans les rouages… Ainsi, Charles Edelstenne s’est dit favorable à la transcription de la convention de l’OCDE interdisant cette pratique dans le droit français à condition que les autres pays en fassent de même. Ce qui n’est pas le cas de Russie et de la Chine, qui n’ont pas ratifié le texte, mais aussi celui de l’Allemagne, qui « a assorti les obligations auxquelles elle se soument de la mention : ‘sauf intérêt supérieur de l’Etat allemand ».

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