Contrat F-X2 : Dassault promet un transfert intégral de technologies au Brésil

L’on s’attendait à ce que le président Lula qui annonce le vainqueur de l’appel d’offres portant sur l’achat de 36 avions de combat destinés aux forces aériennes brésiliennes. Finalement, il a laissé ce soin à Dilma Rousseff, celle qui vient de lui succeder à la tête de l’Etat.

Pour ce contrat, trois appareils sont en lice : le Rafale de Dassault Aviation, le F18 Super Hornet de Boeing et le Gripen du suédois Saab. En septembre 2009, à l’occasion d’une visite officielle de Nicolas Sarkozy à Brasilia, le président Lula avait publiquement marqué sa préférence pour l’avion français. La déclaration conjointe finale, publiée à l’issue de la rencontre entre les deux chefs d’Etat, est assez explicite.

Seulement, et comme pratiquement toutes les affaires liées à l’armement, ce contrat a une portée politique. Et c’est, sans doute, ce qui explique les tergiversations brésiliennes, d’autant plus que les concurrents ne se sont pas gênés pour se tirer dans les pattes, et plus particulièrement dans celles du constructeur français, à telle enseigne que ce dernier a été contraint de faire une mise au point.

Aussi, tant que le contrat n’a pas été officiellement attribué, les trois rivaux font dans la surenchère. En novembre dernier, Saab a annoncé la construction – pour 50 millions de dollars – d’un centre de recherche spécialisé dans l’aéronautique, l’électronique militaire et la technologie environnementale à Sao Bernardo do Campa, avant même de savoir si le Gripen allait être choisi ou non.

Le constructeur Boeing n’a pas été en reste non plus puisqu’il a proposé à Embraer d’assembler une partie du F/A-18 ainsi qu’une dizaine de partenariats, dont un concernerait l’avion de transport KC-390, lequel a fait l’objet d’une promesse d’achat par la France lors de la visite du président Sarkozy au Brésil de l’été 2009.

Et Dassault Aviation dans tout ça? Selon son directeur général international du groupe, Eric Trappier, le constructeur français est prêt « à transférer 100% de l’ensemble des technologies civiles et militaires du Rafale au Brésil ». C’est du moins ce qu’il a affirmé le 5 février.

« Nous avons reçu l’autorisation gouvernementale et pouvons nous engager à apporter dans la corbeille de la mariée toutes les technologies dans le cadre de partenariats stratégiques avec des sociétés brésiliennes » a-t-il précisé. Bien évidemment, cela ne vaudra que si le contrat est signé, ce qui pourrait prendre encore du temps étant donné que la présidente Dilma Rousseff a fait savoir son intention de revoir entièrement le dossier.

Et comme la question du transfert de technologies est la clé de ce contrat, l’on comprend mieux la promesse faite par Dassault. Et pour enfoncer le clou, le consortium Rafale au Brésil, qui comprend également Thales et Safran, compte nouer des partenariats avec des entreprises brésiliennes, notamment à Sao Bernardo do Campo, là-même où Saab a décidé d’implanter son centre de recherche.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]