L’armée israélienne ne connaît pas encore son prochain chef d’état-major

Décidément, la succession du général Ashkenazi au poste de chef d’état-major de l’armée israélienne est plus difficile que prévue. Pressenti dès l’été dernier pour occuper cette fonction, le général Yoav Galant avait été dans un premier temps écarté à cause d’une affaire peu commune.

En effet, un rapport par un influent centre d’études stratégiques vantant les mérites du général Galant avait été publié. Et l’officier avait été accusé d’avoir commandité lui-même ce document afin de promouvoir sa candidature à la tête de l’armée israélienne et déstabiliser ainsi ses potentiels rivaux.

L’affaire avait alors fait grand bruit en Israël et le général Galant allait être écarté du poste qu’il visait quand le pot-aux-roses fut découvert : le rapport en question était un faux, établi en vue de discréditer et d’empêcher l’officier d’atteindre le sommet de la hiérarchie militaire.

Après cet épisode pour le moins curieux, plus rien n’empêchait la nomination du général Galant à la tête de l’armée israélienne. Et son nom fut proposé par le Ehoud Barak, le ministre de la Défense, pour succéder au général Ashkenazi.

Commandant de la région sud d’Israël, le général Galant avait tous les atouts pour devenir chef d’état-major. Après un passage chez les commandos marine, il avait ensuite intégré l’infanterie. Et c’est lui qui supervisa l’opération Plomb durci de décembre 2008, visant à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas depuis la bande de Gaza. Aussi, il bénéficiait d’un large crédit auprès de l’opinion publique israélienne et sa nomination pouvait être perçue comme un signal fort adressé au Hezbollah libanais ainsi qu’à ses deux soutiens, à savoir la Syrie et l’Iran. D’un tempérament offensif, il serait d’ailleurs partisan d’une intervention coup de poing contre le programme nucléaire iranien.

Il ne restait alors plus qu’au général Galant d’attendre le départ de celui qui allait devenir son prédécesseur, le 14 février prochain. Seulement voilà, et alors que la situation dans l’environnement immédiat d’Israël est plongée dans l’incertitude depuis le début de cette année, une nouvelle affaire a finalement empêché cet officier de devenir le 20ème chef d’état-major de l’armée israélienne.

En effet, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et Ehoud Barak ont eté contraints d’annuler la nomination du général Galant, le 1er février dernier, au motif qu’il est accusé d’avoir trempé dans quelques magouilles immobilière par le contrôleur de l’Etat.

Parmi les faits qui lui sont reprochés, il aurait fait jouer ses relations pour obtenir un terrain de 3,5 ha à cultiver, au mépris de la réglementaton en vigueur et de s’être approprié illégalement une autre parcelle de 2,8 ha.

Pour sa défense, le général Galant s’est posé en victime d’un complot monté par ses rivaux, ce qui, après l’affaire du faux rapport, ne serait pas une surprise. Toujours est-il que cette affaire plonge Ehoud Barak dans l’embarras, compte-tenu qu’il a personnellement appuyé la candidature de ce haut-gradé.

En attendant la nomination d’un nouveau chef d’état-major, et devant le refus du gouvernement israélien de prolonger le mandat du général Ashkenazi, c’est au général Yaïr Naveh qu’il revient d’assurer l’intérim.

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