Des gendarmes mobiles tuberculeux saisissent la justice administrative

Au cours de leur mission, certains d’entre eux ont été chargés du transfèrement de détenus. Seulement voilà, depuis quelques années, la Guyane connaît un regain de cas de tuberculose. Et des prisonniers pris en charge par les militaires avaient été préalablement contaminés par cette maladie.

Etant donné la proximité que les gendarmes ont eu avec des détenus potentiellement porteurs du bacille de Koch, l’hôpital militaire de Marseille les a convoqués en juillet 2009, soit à leur retour de mission, pour des examens médicaux poussés.

Alors que la vaccination par BCG n’est plus obligatoire depuis seulement juillet 2007, cinq gendarmes ont cependant été hospitalisés, car atteints par la tuberculose. Pire encore, ils ont été ensuite renvoyé dans leur foyer sans avoir respecté la moindre quarantaine, au risque de contaminer leurs proches. A noter que l’EGM 13/6 n’avait pas été averti, avant son départ, des risques liés à cette maladie.

Aussi, les cinq gendarmes atteints par la tuberculose ont intenté une action devant le tribunal administratif de Montpellier, à la fois contre le ministère de la Justice, étant donné que le centre de pénitentiaire de Remire-Montjoly, où ils avaient été affectés, ne pouvait pas ignorer les dangers auxquels ils étaient exposés, et le ministère de l’Intérieur.

Leur avocat, Me Frédéric Pinet, qui a saisi en référé le tribunal administratif de Montpellier, a confié au quotidien L’Indépendant que « les militaires ont subi un long arrêt maladie, ils ont été interdits de missions. Ils ont perdu de l’argent. Consignés chez eux, ces hommes ont broyé du noir, craignant de contaminer leurs proches. Ils ont surtout été choqués par l’opacité autour de cette tuberculose qu’ils ont contractée au cours de leur mission ».