Le projet d’abandonner le service militaire fait des vagues en Autriche

A l’instar d’autres pays européens, l’Autriche compte réduire ses dépenses militaires au cours des trois années qui viennent. Et l’effort demandé à l’Österreichisches Bundesheer est conséquent puisqu’elle devra trouver 540 millions d’euros d’économies alors que son budget s’élevait, en 2010, à 1,2 milliard.

Ainsi, et déjà que l’Autriche, pays neutre, n’a pas de marine à entretenir et qu’elle dispose de forces aériennes modestes, avec de vénérables Saab 105 et 15 Eurofighter, il a été décidé de retirer du service actif près de la moitié des 384 chars. Il n’est pas question de revendre les blindés en question, mais de les stocker afin de faire face à une éventuelle urgence.

Et, à l’image de ce qui vient de se faire en Allemagne, la réforme de l’armée autrichienne, présentée le 17 janvier dernier par les Sociaux-démocrates du SPÖ, prévoit la fin du service militaire obligatoire et la mise en place d’une garde nationale forte de 10.000 hommes afin de faire face aux catastrophes naturelles. Quant à la Bundesheer, elle ne compterait plus que 22.000 soldats professionnels.

Il n’est pas certain que cette réforme soit adoptée, étant donné qu’elle rencontre, pour des raisons historiques, l’opposition des conservateurs du SPÖ, qui partagent le pouvoir avec les sociaux-démocrates. Et même certains officiers sont contre ce projet, dont le premier d’entre eux, le général Edmund Entacher, le chef d’état-major de la Bundesheer, qui s’en est expliqué au journal Profil.

Selon lui, le passage à une armée professionnelle serait une erreur car une telle réforme coûterait finalement trop cher et il n’est pas certain qu’il y ait suffisamment de candidats au métier de soldat.

Cette sortie du général Entacher aura été celle de trop pour Norbert Darabos, le ministre autrichien de la Défense. Estimant que le chef d’état-major avait « miné la confiance », le ministre s’est vu « contraint » de le relever de ses fonctions.

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