La dernière volonté du général Bigeard n’a toujours pas été respectée

Le 18 juin 2010, le général Marcel Bigeard, l’une des légendes de l’armée française, s’est éteint à son domicile de Toul, à l’âge de 94 ans.

A plusieurs reprises, le général Bigeard avait souhaité que, après sa mort, ses cendres soient dispersées sur les lieux où s’était déroulée la bataille de Dien Bien Phu (1954), au cours de laquelle il s’était illustré à la tête du 6ème Bataillon de parachutistes coloniaux (BPC). Cela « emmerderait la France et le Vietnam » disait-il…

Seulement voilà, les autorités vietnamiennes refusent pour le moment de permettre que soit accomplie la dernière volonté du général. Et pour ne pas les froisser, l’ancien ministre de la Défense, Hervé Morin, alors en déplacement officiel à Hanoï en juillet dernier, n’avait même pas osé aborder le sujet, qui est encore sensible d’un point de vue diplomatique, tant le souvenir du héros de Dien Bien Phu reste encore vivace au Vietnam

Mais Gaby, l’épouse du général Bigeard, n’entend pas en rester là. L’été dernier, elle a adressé un courrier au président Sarkozy. Apparemment sans succès puisqu’une nouvelle lettre a été envoyée, cette fois à Michèle Alliot-Marie, le ministre des Affaires étangères. La veuve du soldat qui fut le plus décoré de France a suggéré que les cendres de son époux ne soient plus dispersées mais déposées dans une urne scellée dans la stèle érigée à Dien Bien Phu par l’ancien légionnaire Rolf Rodel.

Selon le quotidien L’Union, Michel Le Dren, l’un des anciens conseillers de MAM lorsqu’elle était à l’Hôtel de Brienne, a appuyé la demande de Mme Bigeard pour que « Bruno » (ndlr, l’indicatif radio du général) puisse rejoindre « ses petits gars », tombés à Dien Bien Phu. « C’est avec une total confiance que je vous adresse cette requête tellement importante pour le respect de ses dernières volontés, en sachant que vous allez faire le nécessaire avec toute votre énergie et votre coeur » a-t-il ainsi écrit au ministre des Affaires étrangères.

Par ailleurs, et en attendant que les dernier voeu du général Bigeard soit enfin accompli, une fondation portant son nom est en cours de constitution. Elle devrait être dirigée par Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président de la République (1974-1981).

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]