30% des jeunes russes sont inaptes au service militaire

Le général Vassili Sminov, le chef adjoint de l’état-major des forces armées russes, a indiqué qu’environ 30% des jeunes en âge d’accomplir leurs obligations militaires ont été réformés, en 2010, à cause de leur état de santé. Et selon l’officier, cela ne s’améliore pas.

Chaque année, 500.000 jeunes russes effectuent leur service militaire, dont la durée a été réduite de deux à un an à l’occasion de la vaste réforme de l’armée russe actuellement en cours.

Par ailleurs, le nombre de déserteurs, c’est à dire de jeunes gens n’ayant pas répondu aux convocations de l’armée russe au cours de ces dernières années, s’élève, selon le général Sminov, à 200.000, contre 12.000 il y a encore 10 ans.

Il faut dire que l’armée russe n’a pas une bonne réputation, ce qui fait que les recrues vont plutôt accomplir leurs obligations militaires à reculons. En 2005, 1064 militaires sont ainsi morts, hors combat, dont près de la moitié par suicide. Et cette tendance ne s’est nullement atténuée depuis.

Les causes de ce phénomène se résument en un mot : diedovchtina, autrement dit, bizutage. Et c’est le lot de bon nombre de nouveaux conscrits, les « dykhy » (les bleus), victimes de sévices physiques, de punitions sadiques et d’humiliations.

Ainsi, une enquête vient d’être ouverte par le parquet militaire russe à l’encontre d’officiers de la garnison de Tcheliabinsk, dans l’Oural. La raison : 63 soldats ont été hospitalisés après avoir contracté une pneumonie. Un autre en est mort.

« Des personnes responsables de la garnison n’ont pas rempli leurs fonctions comme il le fallait, afin d’assurer la bonne santé des soldats qui leur sont subordonnés » a indiqué le parquet militaire, selon l’agence Interfax.

Cette garnison avait déjà fait parler d’elle en 2006, avec un cas qui avait ému l’opinion publique. A l’époque, un jeune conscrit, Andreï Sytchev, avait été amputé des deux jambes et de ses organes génitaux après avoir été la victime de sévices de la part de son sergent.

Douze autres soldats, appartenant à la même unité de blindés que lui, avaient été inculpés pour « violence et non assistance à personne en danger ». Dans son rapport, le parquet militaire précisait que « la victime avait souffert de compression des membres inférieurs et des organes génitaux, ce qui conduisit au développement d’une gangrène ».

Pourtant, et même s’il est compliqué d’obtenir des stastiques récentes, de nombreux cadres ont été sanctionnés pour des sévices et des violences. En 2003, 2.850 d’entre eux avaient été condamnés et 5.000 autres avaient été sanctionnés pour « négligence ».

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