Plainte pour bizutage au Lycée naval de Brest

Le ministère de la Défense a la responsabilité de six lycées militaires, dont celui le Lycée naval de Brest, implanté plus précisement dans le Centre d’instruction naval (CIN).

L’an passé, cet établissement avait déjà fait parler de lui avec l’exclusion temporaire de 37 élèves qui s’étaient affrontés lors de la traditionnelle « bataille de pelochon », qui, bien que précédemment tolérée, était interdite par le règlement intérieur de l’internat afin d’éviterle chahut et les risques de blessures.

Rien de bien méchant, cela dit, comparé à la plainte pour « brimades, violences, pressions et humiliations répétées » que vient de déposer le père d’un adolescent scolarisé en classe de seconde de ce lycée qui compte environ 340 élèves.

Officiellement, le bizutage est interdit dans cet établissement. Son directeur l’avait encore rappelé lors de la rentrée de septembre, d’autant plus que ce genre de tradition est devenu un délit en 1998.

Mais officieusement, c’est à dire à l’insu de l’encadrement, il en va autrement. Ainsi, au moins trois « cérémonies tradi » auraient été organisées depuis le début de l’année scolaire par des élèves de première à l’intention de leurs camarades des classes de seconde. Mais c’est la dernière qui a mis le feu aux poudres.

Selon la presse locale, les élèves de première, déguisés en officiers SS, auraient organisé une vaste partie de cache-cache avec ceux de secondes, censés jouer des aviateurs anglais. L’un d’eux en a parlé à son père lors d’un week-end, d’où la plainte déposée au Parquet de Brest, qui prend en compte, par ailleurs, d’autres faits antérieurs.

Car entre ces cérémonies « tradi », les élèves de seconde auraient subi des vexations diverses et variées, allant des pompes à faire en comptant en latin, aux réveils en pleine nuit en passant par le racket et la consommation forcée d’alcool.

Le préfet maritime de l’Atlantique, l’amiral Anne-François de Saint-Salvy, a évoqué cette affaire, le 14 janvier, en parlant d’une « enquête interne » et d’un « conseil de discipline », lequel viserait 17 élèves.

D’après le quotidien Le Télégramme, la préfecture maritime a confirmé la découverte « d’une structure susceptible de mener des actions de bizutage à la suite d’un incident mineur ».

En attendant, les auteurs de ce bizutage pourrait risquer bien plus qu’une simple exclusion du Lycée naval puisqu’il devront probablement répondre de leurs actes devant un tribunal. Quant au parent d’élève qui a déposé la plainte, il a retiré son fils de l’établissement.

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