Otages du Niger : Le ministère de la Défense apporte de nouvelles précisions

Au cours de l’assaut donné, le 8 janvier au Mali, par les forces spéciales françaises contre le convoi des ravisseurs d’Antoine de Léocour et de Vincent Delory, il a été constaté la présence d’un véhicule appartenant à la garde nationale nigérienne.

Ce fait étant quelque peu troublant, le porte-parole du Ministère de la Défense, Laurent Teisseire, l’a abordé devant la presse, ce 13 janvier. Selon lui, des personnes ayant revêtu l’uniforme de la gendarmerie nigérienne « ont combattu et participé à l’action » contre les militaires français. Deux d’entre elles ont été tuées et deux autres ont été blessées au cours de l’assaut. « Il appartient aux Nigériens de donner des éléments de réponse » a-t-il précisé.

A Niamey, il semblerait que l’on soit gêné par cette affaire. Un haut responsable du gouvernement nigérien a confié à l’AFP que les gendarmes retrouvés morts étaient en fait à la poursuite des « gens d’al-Qaïda » ayant pris en otage les deux ressortissants français et qu’ils avaient été « victimes de tirs français ».

Reste que les combats ont eu lieu en territoire malien et que les gendarmes nigériens n’avaient rien à y faire, à moins que leur gouvernement ait obtenu l’autorisation de Bamako pour franchir la frontière, ce qui a été le cas pour les autorités françaises.

Quant aux circonstances du décès des deux otages, tant que les résultats définitifs des autopsies pratiquées sur leur corps ne sont pas connus, l’on ne peut pas tirer de conclusions. Pour le ministère de la Défense, les jeunes français enlevés vendredi soir dans un restaurant de Niamey ont été retrouvées morts, « tous les deux entravés ». L’un a été tué à bout portant par une arme à feu et le corps du second « portait plusieurs impacts de balles et des brûlures importantes », a précisé Laurent Teisseire.

Cela étant, certains élus ont demandé la transparence sur les conditions de la mort des deux jeunes français, à l’image de l’ancien ministre de la Défense, Paul Quilès, qui, sans vouloir polémiquer, a déclarer sur les ondes de France Inter « trouver dommage que sur un sujet aussi grave on en appelle en pemanence au consensus », estimant qu’ « il ne faut pas confondre consensus sur la compassion, sur la volonté de lutter et consensus sur la stratégie déployée, sur les moyens utilisés ».

Seulement, la transparence totale sur ce genre d’affaires n’est pas forcément la meilleure chose pour une raison simple : il s’agit d’éviter de donner aux terroristes des informations portant sur les modes opératoires utilisés par les forces spéciales françaises.

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