La France va revoir son dispositif militaire au Tchad

Avec cinq mois de retard pour cause de saison des pluies, le Tchad a célébré, le 11 janvier, le cinquantenaire de son indépendance avec un important défilé militaire à N’Djamena.

Depuis 1986, la France maintient dans ce pays un contingent de 950 militaires dans le cadre de l’opération Epervier. Les missions principales des Elements français au Tchad (EFT), commandés par le colonel (air) Bruno Maigret consistent à protéger les intérêts et les ressortissants français ainsi que d’apporter un soutien logistique et en matière de renseignements aux Forces armées et de sécurité (FADS) tchadiennes, conformément à l’accord de coopération technique signé entre Paris et N’Djamena. Une aide médicale est également apportée à la population civile locale.

Plus précisement, le dispostif Epervier est déployé sur trois sites (base de Koseï à N’Djamena), Faya-Largeau et Abéché (Camp Croci). L’armée de Terre y met en oeuvre un escadron blindé, une compagnie motorisé et une unitée élémentaire Proterre. L’armée de l’Air compte 3 Mirage 2000 C/RDI, qui ont remplacé les 4 Mirage F1 CT l’an passé, 2 Transall ainsi qu’un CASA CN 235 pour le transport aérien tactique et un avion ravitailleur C135.

Invité à la commémoration de l’indépendance tchadienne, le ministre de la Défense, Alain Juppé, a annoncé que la présence militaire française au Tchad allait être prochainement réduite.

« Nous ne souhaitons pas rester forcément dans le format actuel, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne » a-t-il en effet déclaré au cours d’une conférence de presse.

« Nous sommes disposés à poursuivre ce dialogue et à décider avec les autorités tchadiennes de l’évolution de l’opération Epervier » a-t-il poursuivi, en précisant qu’une discussion « va s’ouvrir certainement à la fin de ce mois la visite du président Deby en France. »

« Le dispositif Epervier est au Tchad à la demande des autorités tchadiennes dans le cadre de l’accord qui lie les deux pays (…) nous ne nous imposons pas », a encore rappelé Alains Juppé. « Epervier a pour mission la coopération en matière de formation, le soutien actif et la participation à la sécurité générale de la région » a-t-il ajouté.

Le 11 août 2010, cette présence militaire française avait été remise en cause par le président Idriss Deby Itno. « Nous allons revoir l’accord de siège (…) : la France ne paye rien au Tchad, à part quelques marchandises qui entrent sous douanes. Si la France veut rester au Tchad et utiliser ses avions, entraîner ses hommes, il y a un coût à payer et l’accord de siège permettre de clarifier ce que la France dout payer au Tchad » avait-il alors déclaré, en oubliant ce qu’il devait aux militaires français, pour leur intervention en février 2008 alors qu’il était en difficulté face à des rebelles venus du Soudan voisin, ou, plus récemment, pour leur participation à la formation au parachutisme et au combat de blindés au profit des soldats tchadiens ou encore pour la rénovation d’un lycée à N’Djamena, qui aurait pu être financée par les royalties tirées du pétrole.

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