Premier vol du J20, le bombardier furtif chinois

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a rencontré son homologue chinois, le général Liang Guanglie, le 9 janvier à Pékin. Les relations militaires entre les deux pays ont été mouvementées au cours de ces dernières années, notamment en raison du soutien apporté par les Etats-Unis à Taïwan, que la Chine considère comme une province rebelle. Par ailleurs, Washington souhaiterait une évolution des positions chinoises au sujet de l’Iran et de la Corée du Nord.

Pour le patron du Pentagone, cette visite officielle en Chine, sa première depuis 2007, date à laquelle il appartenait à l’administration Bush, est l’occasion de « réduire les risques de mauvaise communication, de malentendus ou de mauvais calculs » entre les deux pays. Cette nécessité d’établir « des contacts militaires réguliers et fiables » est également partagée par le général Liang. Mais ce dernier ne compte pas aller plus loin.

En effet, le ministre chinois a rappelé la ferme opposition de son pays aux ventes d’armes destinées à Taïwan et a opposé une fin de non-recevoir à l’offre américaine consistant à ouvrir un « dialogue stratégique » portant sur les missiles, la guerre dans l’espace, la cyberguerre et le nucléaire.

Comme le développement de nouvelles capacités militaires chinoises inquiète le Pentagone, notamment avec l’aptitude à détruire un satellite en orbite, à intercepter des missiles ou encore à frapper des porte-avions avec le missile balistique DF21 Dongfeng, Robert Gates comptait obtenir davantage de transparence au sujet de la politique de défense de Pékin et éviter une course aux armements.

Officiellement, les dépenses militaires de la Chine, s’élèvent à 75 milliards de dollars, avec un budget en progression à deux chiffres. Mais, vraisemblablement, ce montant, qui est toutefois 10 fois moins important que celui des moyens accordés aux forces armées américaines, est sous-évalué. Le stratège Sun Tzu ne disait-il pas que « sans être vu, un habile général voit; il entend, sans être entendu; il agit sans bruit et dispose comme il lui plaît du sort de ses ennemis »?

Pour autant, le général Liang a minimisé les progrès réalisés en matière de défense par son pays, en avançant que la Chine a « plusieurs décennies » de retard sur les armées les plus modernes. « Les efforts que nous faisons sur la recherche et le développement de systèmes d’armement ne sont en aucun cas ciblés contre un quelconque pays tiers » a-t-il affirmé.

Toujours est-il que le premier vol du prototype de l’avion furtif Chengdu J-20, dont des photographies ont circulé le mois dernier, a été annoncé au moment de la visite de Robert Gates en Chine.

Après avoir réalisé des essais de roulage en décembre, l’appareil, dont il existe deux prototypes, aurait ainsi effectué 15 minutes de vol au-dessus de la province du Sichuan, sans avoir rencontré de problèmes. Et, a priori, cette première aurait eu lieu sans que le président chinois Hu Jitao en soit informé.

Cela étant, et si les ingénieurs chinois mettent autant de temps que leurs homologues américains pour faire évoluer le F22 Raptor du stade de démonstrateur à celui d’avion opérationnel, c’est à dire 15 ans, le Chengdu J-20 n’entrerait pas en service avant 2025. Reste que, au vu de la progression rapide de la Chine dans le domaine aéronautique, il se pourrait que ce délai soit raccourci. Il y a un an, le numéro deux des forces aériennes chinoises avait indiqué que son pays diposerait « de son propre avion de 5e génération à horizon de 8 à 10 ans ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]