Deux officiers relevés de leur commandement

On connaît la formule de Pierre Desproges : « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. » Le capitaine Owen P. Honors Jr, pacha du porte-avions USS Enterprise, l’aura appris à ses dépens.

Entre 2006 et 2007, l’officier, déjà commandant en second de l’USS Enterprise, a réalisé des émissions à l’intention de la télévision interne du bâtiment, destinée à divertir les marins au cours de leurs longues missions.

Lors de ces enregistrements, le capitaine Honors n’hésite pas à pratiquer l’autodérision et à faire l’étalage d’un humour potache et grivois, pour ne pas dire « trash », sans pour autant atteindre le niveau de la célèbre série « SouthPark » qui a l’habitude de faire très fort dans ce domaine.

Seulement voilà, des images de ce programme, appelé « XO Movie Night », ont été rendues publiques par le journal « The Virginian Pilot ». Et cela a provoqué un grosse polémique outre-Atlantique. Conséquence : l’officier a été suspendu de son commandement, alors même qu’il n’avait commis aucune faute dans l’exercice de ses fonctions.

L’US Navy a estimé que les images diffusées étaient « clairement inappropriées ». Et l’amiral John C. Harvey, le commandant de l’US Fleet Forces Command, a eu un jugement sévère à l’endroit du capitaine Honors, ancien pilote de F14 Tomcat, passé par la fameuse école de Top Gun.

« Le commandement du capitaine Honors a été sans incident, mais son manque profond de jugement et de professionnalisme lorsqu’il était auparavant officier en second de l’Enterprise pose question sur son caractère et met en doute sa crédibilité pour continuer à service efficacement comme commandant » a-t-il en effet déclaré. « Comme officiers de marine, nous sommes tenus à un standard plus élevé. Ceux qui commandent doivent donner en exemple les valeurs fondamentales de la marine, qui sont l’honneur, le courage et l’engagement, afin que nos marins les suivent. Nos officiers doivent être irréprochables et nos équipages ne méritent rien de moins » a-t-il ajouté.

Sous d’autres cieux, c’est le patron des forces aériennes taïwanaises qui a été démis de ses fonctions, mais pas pour les mêmes raisons que le capitaine Honors. En effet, le général Lei Yu-chi s’est vu montrer la porte de sortie pour avoir employé une cinquantaine de militaires afin d’organiser le mariage de son fils, lequel a eu lieu la semaine passé, avec la présence de 800 invités.

Bien évidemment, cette attitude n’a pas plu en haut lieu et le président taïwanais, Ma Ying-jeou, a demandé au ministère de la Défense de prendre « promptement » des mesures à l’encontre du général indélicat.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]