La Chine veut compter sur elle-même pour développer ses capacités militaires

Au cours de ces dernières années, la Chine a accompli des efforts notables pour acquérir certaines capacités militaires que seuls quelques pays maîtrisent actuellement, comme, par exemple, celle consistant à détruire un satellite en orbite autour de la terre. L’on pourrait également citer son activité, régulièrement dénoncée, dans le cyberespace, notamment à des fins d’espionnage, ses progrès en matière de défense antimissile, avec l’interception extra-atmosphérique réussie d’un projectile par un système HQ-9, comparable au S-300 russe, ou encore son intention de se doter d’un missile anti-porte-avions, le Dongfeng-21, ce qui inquiète les responsables de la marine américaine.

Quant au développement de ses propres équipements militaires, la Chine s’est beaucoup inspiré de l’armement russe. Par le passé, cela a été notamment le cas de son char Type 69, largement copié du T62 de l’Armée Rouge, capturé lors des incidents frontaliers qui ont opposé les deux pays dans les années 1960.

Cette tendance ne s’est nullement atténuée au fil du temps, au point que Pékin envisage même de proposer à l’exportation le J-11, une version revue et corrigée du SU-27 russe. La même chose avait été faite avec le Chengdu J-7, une copie du MiG-21, vendu au Pakistan et à la Corée du Nord. Même pour ses capacités navales, la Chine remet en état le porte-avions Varyag de conception russe, acheté à l’Ukraine en 2002.

Pour autant, le ministre chinois de la Défense, le général Liang Guanglie, a assuré, ce 29 décembre, que l’armée populaire de libération (APL) doit compter sur elle-même pour moderniser et développer ses propres armements.

« Ces cinq prochaines années, notre armée va persévérer dans sa préparation à un conflit militaire, dans tous les champs stratégiques possibles » a-t-il ainsi affirmé. « Nous allons nous appuyer sur nos ressources prores pour traiter cette question et développer nos équipements. La modernisation de l’armée chinoise ne saurait dépendre des autres et elle ne peut être achetée » a-t-il poursuivi.

« Nous avons beau vivre en temps de paix, il ne faut jamais oublier la guerre, renvoyer les chevaux aux écuries et baisser la garde des baïonnettes et des fusils » a encore estimé le général Liang. « Ces cinq prochaines années, notre économie et notre société vont se développer rapidement, ce qui va doper l’ensemble de notre puissance nationale » a-t-il ajouté. « Nous allons saisir cette occasion pour accélérer la modernisation de notre armée » a-t-il annoncé.

Bien que les dépenses militaires de Pékin sont largement inférieures aux ressources allouées au Pentagone, il n’en demeure pas moins qu’elle sont en constante augmentation et que leur progression est plus rapide encore que celle du PNB chinois.

De quoi alimenter l’inquiétude des autres puissances régionales quand l’on sait que la Chine n’a jamais renoncé à reprendre le contrôle de Taïwan, qu’elle qualifie de « province rebelle », et qu’elle a des prétentions sur certaines zones, qui, situées en mer de Chine, recèlent un potentiel économique non négligeable. La politique chinoise en matière de défense incite donc les autres pays de la région a augmenter leur potentiel militaire et à revoir leur stratégie, comme l’ont récemment fait le Japon et l’Australie.

Par ailleurs, les forces armées chinoises subissent actuellement une réforme afin de gagner en efficacité. Le général Liang a abordé cette question lors d’un entretien pour l’agence Xinhua. Ainsi, il a révélé pour la première fois le niveau des effectifs des réservistes et de la milice chinoise. Si ils ont été réduits au cours de ces 5 dernières années, ils s’élèvent, respectivement, à 510.000 et 8 millions d’hommes.

Quant aux cadres de l’APL, un important effort pour augmenter leur niveau scolaire a été fait. En 1998, ils n’étaient que 25,8% à détenir un diplôme universitaire, contre 80% actuellement.

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