Nouvelle polémique entre l’ISAF et le gouvernement afghan

La Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, a annoncé, le 25 décembre, avoir tué deux hommes au cours d’une opération nocturne menée à Kaboul après avoir reçu « une menace crédible » d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis.

Le raid a été mené contre un immeuble abritant l’une des 52 sociétés privées de sécurité ayant été aprouvées par le gouvernement afghan, après la décision du président Karzaï de durcir les conditions d’octroi de licences à ces dernières. « Des renseignements indiquaient que deux véhicules garés sur place étaient chargés d’explosifs » a expliqué l’ISAF.

L’intervention de la Coalition internationale a donné lieu à une fusillade, au cours de laquelle deux gardes de la société de sécurité privée en question ont été tués. Des armes en quantité auraient été trouvées sur place mais l’ISAF n’en a pas précisé la nature.

Seulement voilà, ce raid a provoqué une polémique entre le gouvernement afghan et la force internationale. En effet, depuis que la responsabilité de la sécurité à Kaboul a été transférée, en 2008, aux autorités afghanes, ces dernières doivent donner leur accord pour toutes les opérations qui y seraient éventuellement menées. Et il est donc reproché à l’ISAF d’avoir manqué à cette règle d’engagement.

Le 26 décembre, le président Karzaï s’en est ému auprès du général David Petraeus, le commandant de la force de l’Otan en Afghanistan tandis que le ministère afghan de l’Intérieur a indiqué ne pas avoir été informé de cette opération.

« C’était la mauvaise façon d’aborder ce problème dans Kaboul et cela a été dit clairement » a rapporté Waheed Omer, le porte-parole du président Karzaï, selon qui cette opération n’était « pas nécessaire ».

« Depuis deux ans, la responsabilité de la sécurité à Kaboul incombe aux forces de sécurité afghanes et toute opération doit être menée par les forces de sécurité afghane » a, de son côté, fait valoir un porte-parole du ministère de l’Intérieur. « Il est clair que l’opération menée par la force internationale l’a été au mépris des règles de conduite » a-t-il ajouté.

Du côté de l’ISAF, l’on assure, au contraire, que les procédures ont été parfaitement respectées et que l’opération a été coordonnée avec des éléments afghanes. D’ailleurs, le même ministère afghan a reconnu la participation d’une unité de police. Mais selon lui, elle aurait dû prendre part directement au raid et ne pas être laissée au second plan.

Quoi qu’il en soit, deux officiers de la police afghane, un général et un colonel, ont été suspendus de leurs fonctions après cet incident car ils avaient informés de la planification de cette opération sans en avoir référé à leur hiérarchie.

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