Alain Juppé se dit fier des militaires français en Afghanistan

Pour sa première visite à des militaires en opération extérieure depuis sa nomination à la tête du ministère de la Défense, le numéro deux du gouvernement, Alain Juppé, a choisi de se rendre en Afghanistan, où le contingent français qui y est déployé vient de perdre deux des siens.

« Le jour de Noël est un peu particulier. Tous pensent à leurs enfants, à leurs conjoints, à leurs parents (…) Je veux simplement leur dire que l’on a confiance en eux. Le rôle du ministre est d’être attentif aux conditions dans lesquelles ils assurent leur mission » a déclaré, le 25 décembre, le ministre, au sujet des militaires français affectés en Afghanistan.

Après avoir été accueilli par l’amiral Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA) et rencontré les soldats du 3e Régiment du Matériel, Alain Juppé a visité, l’hôpital français de campagne établi à Kaboul, où le personnel soignant s’occupe aussi bien des militaires français et alliés blessés que des civils afghans. « C’est un symbole de ce que nous faisons ici » a-t-il affirmé. « Nous ne faisons pas que combattre en Afghanistan, nous sommes aussi là pour reconstruire » avait-il avancé un peu plus tôt.

Le ministre de la Défense a en outre rappelé l’enjeu de la présence militaire française en Afghanistan. Si ce pays « basculait du côté du fanatisme et de l’obscurantisme, les conséquences (…) seraient considérables » a-t-il avancé, en souligant que la stratégie mise en oeuvre par la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan, est « cohérente et déterminée ».

« 2011 sera une année exigeante » a encore ajouté Alain Juppé. « Je ne vais pas leur dire que ça va être facile, ça va être exigeant mais je pense que la voie est tracée. L’objectif avec un calendrier 2011-2014, et, au-delà, la nécessité de poursuivre notre collaboratoon avec l’Afghanistan pour aider à sa reconstruction » a-t-il poursuivi, en faisant référence à l’échéancier arrêté lors du dernier sommet de l’Alliance atlantique à Lisbonne, en novembre.

A ce titre, le ministre a confirmé le passage de relais à l’armée afghane dans le district de Surobi au cours de l’année 2011, ce qui suppose un redéploiement des moyens français engagés en Afghanistan, notamment dans la province de Kapisa qui « mérite encore beaucoup d’efforts », selon lui.

Après Kaboul, Alain Juppé s’est ensuite justement rendu en Surobi, sur la base avancé de Tora, où est déployé une partie du Battle Group Richelieu, principalement armé par le 2e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa). Pendant ce temps, l’autre bataillon français, le Battle Group Allobroges, commençait une opération dans la province de Kapisa.

Le lendemain, le ministre est allé visiter les 47 aviateurs français affectés à Bagram, la base de l’Otan à partir de laquelle sont mis en oeuvre les drones Harfang. A cette occasion, Alain Juppé s’est dit « particulièrement intéressé » par ces « équipements tout à fait extraordinaires qui apportent une technologie assez révolutionnaire dans la façon » dont les militaires « peuvent travailler ».

« Sachez que nous serons soucieux de vous doter sur la durée des équipements qui conviennent » leur a-t-il dit. Pour mémoire, c’en février que sera prise la décision de commander, éventuellement, des drones américains de type Predator. Après Bagram, le ministre de la Défense a mis le cap sur la base aérienne de Kandahar, où sont déployés 3 Mirage F1 CR et 3 Mirage 2000 D, ainsi que 185 militaires de l’armée de l’Air.

« Cette visite m’a inspiré un grand sentiment de fierté quand j’ai vu la manière dont notre dispositif fonctionne » a déclaré Alain Juppé, à propos de ses multiples déplacements en Afghanistan. « Les soldats français sont très bien préparés et très professionnels » a-t-il ajouté.

Avant de l’Afghanistan, le ministre a eu un entretien avec le président afghan, Hamid Karzaï, avec qui il a discuté du sort des deux journalistes retenus en otage depuis décembre 2009 en Kapisa. « Je ne veux pas ssuciter de faux espoirs et donner de calendrier, mais les choses se poursuivent dans la bonne direction » a-t-il affirmé au sujet de leur libération. « Tout le monde est mobilisé, y compris nos troupes ici sur le terrain, mais aussi tous ceux qui négocient » a-t-il précisé. Les ravisseurs des deux reporters français réclament de l’argent et la remise en liberté de combattants insurgés.

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