François Fillon rend hommage aux militaires blessés en Afghanistan

Après la visite du ministre de la Défense, Alain Juppé, à l’hôpital militaire de Percy et celle du président Sarkozy aux Invalides, à l’occasion de la traditionnelle prise d’armes d’automne, le Premier ministre, François Fillon, a rendu, le 21 décembre, hommage aux militaires blessés lors d’opérations extérieures, et en particulier en Afghanistan.

Depuis la fin de l’année 2001 et l’engagement de la France dans ce pays, ce sont plus de 250 soldats français qui sont revenus blessés de ce théâtre d’opérations, le plus souvent dans la plus grande discrétion.

Ainsi, lors de son récent mandat dans la province de Kapisa, dans l’est de l’Afghanistan, où il a constitué l’épine dorsale du Battle Group Hermes, le 21ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) a eu à déplorer 38 blessés et 2 morts au cours de 60 opérations de combat.

Pour bon nombre de ces soldats qui ont reçu une, voire plusieurs blessures, c’est une autre vie qui commence, avec parfois le regard des autres à affronter. « Un blessé de guerre, ils n’ont jamais vu ça! Il faut qu’ils sachent qu’il n’y a pas que des morts » a récemment confié au quotidien Le Monde (*) l’adjudant Franck Chemin, du 2ème Régiment Etranger du Génie (REG). Et le sous-officier de citer le cas d’un de ses camarades qui, amputé d’une jambe, se fait « régulièrement prendre à partie parce qu’il gare sa voiture sur les places handicapé ». « Il a 30 ans, il est debout, c’est un beau gamin, personne n’envisage ça. Ca le mine » a-t-il expliqué.

Aussi, lors de l’hommage qui leur a rendu à l’Hôtel Matignon, le Premier ministre s’est attaché à mettre en avant les qualités de ces militaires atteints dans leur chair et qu’il a pu mesurer au cours de récentes visites aux hôpitaux militaires, lesquelles semblent l’avoir profondément marqué.

« Je veux vous dire que je garde de ces moments passés auprès de vous un souvenir très fort; un souvenir qui m’accompagne et un souvenir qui ne s’effacera pas. Votre dignité, votre résistance, votre moral d’acier m’ont personnellement ému et impressionné » a déclaré François Fillon.

« J’ai vu des hommes qui ont tant donné à leur pays et qui ne demandent en retour que de pouvoir continuer à le servir encore. J’ai vu des hommes décidés à triompher du sort qui s’est abattu sur eux. J’ai vu des hommes qui n’inspiraient pas la compassion mais l’admiration » a poursuivi le Premier ministre, avant d’ajouter : « leur exemple nous rend tous plus humbles et en même temps plus forts. Parce que cet exemple, c’est une leçon de courage. C’est un message d’espoir. C’est un renfort moral. Tant qu’il y aura des hommes et des femmes de votre trempe, notre peuple restera capable de tous les sursauts, de toutes les avancées, de toutes les conquêtes. »

Après avoir également salué le courage des familles de ces militaires meurtris, l’efficacité du Service de Santé des Armées et l’action de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) ainsi qu’à celle des associations telles que Les Gueles cassées, Solidarité Défense et Terre Fraternité, le Premier ministre a fait part de son souhait d’améliorer encore les dipositifs d’insertion pour les soldats devant vivre avec un handicap.

Lors de cet hommage, François a remis des décorations à cinq militaires blessés en Afghanistan. Gravement blessé par les éclats de tir de mortier le 18 septembre 2010, le chef de bataillon Stéphane Caffaro a été fait officier de la Légion d’honneur. Victime d’un engin explosif improvisé dans la province de Wardak, en juillet 2009, le médecin-capitaine Sébastien Sicard a été fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Trois sous-officiers ont quant à eux reçu la Médaille militaire : le maréchal-des-Logis-chef Erwan Camel, blessé le 25 juin 2010, le caporal-chef Alexandre Delot, victime de tirs fratricides le 23 août dernier et le sergent Vincent Poirot, qui a reçu de graves blessures en s’illustrant particulièrement lors d’une opération des forces spéciales. Gravement touché et sous le feu des insurgés, ce militaire a rendu compte de la situation par radio tout en continuant à ce battre avec uniquement son arme de poing. Comme l’a souligné le Premier ministre, sa conduite aura permis de « préserver l’ensemble » de son groupe.

Au moment de conclure son intervention, François Fillon a une nouvelle fois mis en avant la particularité du métier des armes. « Les blessures et les morts appartiennent au destin des armées. L’acceptation du risque suprême honore le choix de vie que vous avez fait. Tout le monde n’a pas comme vous le courage de regarder le danger en face » a-t-il affirmé.

(*) Le Monde du mardi 7 décembre 2010

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