Détente à Pyongyang, méfiance toujours de mise à Séoul

Aux dires de l’ambassadeur chinois auprès de l’ONU, Wang Min, Pyongyang et Séoul étaient « proches de se livrer une guerre », après le bombardement par l’artillerie nord-coréenne de l’île sud-coréenne de Yeonpeyong, en novembre dernier.

Après cet incident, la Corée du Sud a organisé une série de manoeuvres militaires afin de dissuader son voisin du Nord de se livrer à une nouvelle provocation, qui se serait ajoutée au torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan en mars dernier.

Au début de la semaine, Pyongyang avait menacé Séoul d’un « désastre » pour ses derniers exercices à tirs réels organisés sur l’île de Yeonpeyong. Mais finalement, rien ne s’est passé. La Corée du Nord « ne ressent pas le besoin de représailles après chaque provocation militaire méprisable » a ainsi expliqué l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

Entre-temps, la visite effectuée en Corée du Nord par Bill Richardson, à la fois gouverneur du Nouveau-Mexique et émissaire du président américain, Barack Obama, a sans doute eu quelques effets, même si la Chine, traditionnelle alliée du régime communiste, a probablement tenter d’user de son influence. Le 19 décembre, Pékin a fait échouer l’adoption, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une déclaration sur la Corée du Nord condamnant son bombardement de l’île de Yeonpyeong.

« Pendant mes réunions à Pyongyang, je n’ai cessé d’exhorter la Corée du Nord à ne pas riposter » a ainsi affirmé Bill Richardson. « Le résultat, c’est que la Corée du Sud a pu faire l’étalage de sa force et que la Corée du Nord a réagi comme un Etat responsable. J’espère que cela marque le début d’un nouveau chapitre et d’un cycle de dialogue pour apaiser les tensions dans la péninsule nord-coréenne » a-t-il ajouté.

Justement, pour améliorer le dialogue entre les deux frères ennemis de la péninsule, le gouverneur Richardson a proposé d’établir un « téléphone rouge » qui serait utilisé en cas d’incident et la création d’une commission militaire conjointe, à laquelle se joindrait les Etats-Unis, pour surveilleur les zones contestées en mer Jaune. Et selon l’émissaire américain, les concessions faites par Pyongyang ne s’arrête pas là puisque le régime nord-coréen serait prêt à accepter le retour des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargés d’évaluer son programme nucléaire, lequel est une pierre de discorde à la fois pour la Corée du Sud et le Japon.

Malgré cette détente apparente, Séoul n’entend pas pour autant baisser la garde. L’armée sud-corénne a en effet commencé, ce 22 décembre, d’importantes manoeuvres militaires. Le programme de ces exercices a débuté en mer, à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Corée du Nord, avec l’implication de 6 navires de combats et d’hélicoptères.

Des manoeuvres terrestres et aériennes se dérouleront quant à elle dans les environs de Pocheon, à une vingtaine de kilomètres du territoire nord-coréen.  » Là où normalement on avait six pièces d’artillerie K-9, nous allons en avoir 36. Il y aura aussi des chasseurs F-15 et des hélicoptères. La plupart des engins mécanisés utiliseront des munitions réelles », a expliqué un officier sud coréen à l’agence de presse Reuters.

Selon les responsables sud-coréens, ces exercices ont été planifiés bien avant le bombardement de l’île de Yeonpeyong. Cependant, ils tombent à point nommé pour une nouvelle démonstration de force face à la Corée du Nord.

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