L’US Air Force bloque l’accès à des sites ayant diffusé des documents révélés par WikiLeaks

« Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner. Si mon chapeau savait mon secret, je le brûlerais » aurait dit le roi Louis XI, si l’on en croit les oeuvres complètes de l’historien Charles Pinot Duclos.

Et avec la divulgation, par WikiLeaks, de plus de 250.000 notes diplomatiques confidentielles, les autorités américaines ont plutôt mangé le leur. Faute d’éteindre l’incendie et afin d’éviter que cela se reproduise, des mesures ont été prises, notamment par l’US Air Force, laquelle a édité un « Cyber Control Order ».

Ainsi, les militaires de l’armée de l’Air américaine ne sont plus autorisés à utiliser des clés USB et tout autre support amovible de stockage sur les ordinateurs reliés au réseau SpirNet, celui-là même où les câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks auraient, semble-t-il, été copiés. En cas de non respect de cette circulaire, le contrevenant risque la cour martiale.

Mais l’US Air Force est allée encore plus loin. En effet, selon une information du Wall Street Journal, qu’elle a d’ailleurs confirmé le 14 décembre, les aviateurs américains n’ont plus accès à au moins 25 sites Internet ayant publiés des documents rendus publics par WikiLeaks, qualifiés « d’inappropriés » en raison de leur caractère confidentiel., du moins s’ils tentent de les consulter depuis leur lieu de travail.

Parmi les sites ainsi bloqués, l’on trouve ceux des journaux qui ont été associés à l’opération lancée par WikiLeaks, dont Le Monde, The Guardian et The New York Times. Le quotidien américain a déploré cette décision, prise par le général Richard Webber, en charge de la cybersécurité.

« Il est regrettable que l’US Air Force a choisi de ne pas permettre à son personnel l’accès à une information que n’importe qui d’autre dans le monde peut consulter » a fait savoir un porte-parole du New York Times. Pour l’instant, l’aviation américaine fait cavalier seul : les autres corps d’armée (US Navy, US Army, US Marines) n’ayant pas pris de mesures similaires. Du moins pas encore.

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