Il y a 25 ans, le Rafale était présenté pour la première fois

Le 14 décembre 1985, le démonstrateur Rafale A était présenté devant un parterre de personnalités politiques et militaires. C’était aussi la dernière apparition publique de Marcel Dassault.

Six mois plus tard, le 4 juillet 1986, le dernier né de la maison Dassault effectuait son premier vol après avoir décollé de la base aérienne d’Istres. Au cours de ce même été, il fut présenté au salon aéronautique de Farnborough et vola même la vedette à l’Experimental Aircraft Program (EAP), c’est à dire le prototype de l’actuel Eurofighter, qui n’avait pu prendre son envol conformément au programme prévu en raison d’une panne du circuit alimentant la direction de sont train avant.

Devant la performance de l’avion français par rapport à celle de son concurrent, le journal du salon, le Farnborough Reporter, avait titré : « The team who is stealing the show » (L’équipe qui éclipse toute les autres).

Bien évidemment, le Rafale qui équipe actuellement l’armée de l’Air et l’aéronautique navale est différent par rapport au prototype présenté il y a 25 ans. Mais il aura fallu toutefois attendre près de 20 ans pour que les premiers appareils soient mis en service au sein de l’EC 1/7 Provence de Saint-Dizier, alors même qu’il avait été prévu qu’ils le soient dix ans plus tôt.

En effet, alors patron du GIE Rafale, le général Bernard Capillon, par ailleurs ancien CEMAA, avait fixé lui-même le rendez-vous lors d’entretien publié en 1989 (*) : « le 14 juillet 1996, un Rafale de l’armée de l’Air et un Rafale de l’aéronautique navale survoleront les Champs-Elysées ».

Et au cours de ce même entretien, le général Capillon avait aussi évoqué les perspectives d’exportation du Rafale. « Je crois qu’il est tout à fait raisonnable de considérer que ce programme devrait conduire à la construction d’un nombre d’avions dans la fourchette 800/1200. Ces chiffres ne sont pas le résultats d’un concours de fléchettes, mais celui d’études sérieuses » avait-il déclaré. « La fourchette est large, c’est vrai, mais par prudence elle a été établie avec les seuls éléments dont nous disposons aujourd’hui. Il faudrait être bien malin pour savoir combien d’avions dont allons vendre encore à cette époque-là » avait-il poursuivi… Vingt ans après ces propos, le Rafale n’a toujours pas trouvé preneur à l’étranger. Les faits sont décidémment bien cruels.

(*) Rafale, le défi français, Jean-Paul Philippe, Taillandier, 1989

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]